Viti : vers la fin du CIVR ? (Par Yann Kerveno)
L’affaire était plus qu’une rumeur depuis plusieurs semaines, il existe bien un projet de fusion entre les interprofessions des vins du Roussillon (CIVR) et celle du Languedoc (CIVL). IL fut en particulier évoqué lors de différentes assemblées générales du monde viticole avant l’été. Jean-Philippe Mari, président des Côtes du Roussillon s’en est ouvert dans un média local concurrent, mais il n’a pas forcément tout révélé des motivations de ce rapprochement. Il se dit en effet, dans les milieux autorisés, que cette manœuvre pourrait aussi avoir pour but d’écarter l’hypothèse d’un retour aux manettes de Fabrice Rieu à la présidence du CIVR après, entre autres, « l’affaire des frais de bouche dispendieux » rendus publics par L’Agri en 2019. La prochaine assemblée générale élective du CIVR, initialement prévue en juillet dernier doit se tenir à la fin de l’année après son report pour cause de Covid-19. Pour autant, si les AOC regroupées dans la fédération Sud semblent prêtes à aller plus loin, ce rapprochement des interprofessions est loin d’être conclu. « Ce n’est pas la première fois que cette idée est évoquée, mais les gens du Roussillon arrivent toujours en réclamant des conditions particulières, financières notamment, qui ne sont pas acceptables » résumait un administrateur du CIVL interrogé à ce sujet pendant l’été. La mariée voudrait-elle se faire plus belle qu’elle est ?
Rendements contrôlés
La fédération des appellations a par ailleurs obtenu de l’INAO une limitation des rendements pour la récolte 2020, pour les vignobles qui n’auront pas été touchés par le mildiou, dans le but de limiter l’offre. Ainsi, l’appellation Languedoc ne pourra dépasser 50 hl, les appellations sous-régionales (Corbières, Roussillon) de 45 à 48 hl et les communales 42 hl. L’an passé, et alors que se dessine peut-être la vendange la plus faible de l’histoire du Roussillon, le rendement moyen n’avait pas dépassé 30 hl dans les Pyrénées-Orientales.
