Transhumance : 300 mètres pour balayer le traité des Pyrénées ?
En Vallespir sur la frontière un conflit oppose un éleveur transhumant et un propriétaire qui lui refuse le passage.
Si Lamanère est aux confins géographiques du département et du pays, le village du Vallespir pourrait bien se retrouver rapidement aux confins des conflits d’usage et des phénomènes de société. Voyez le contexte. Si Agnès Parayre, éleveuse et maire de la commune a contacté l’Agri cette semaine c’est qu’elle craint pour l’avenir. En ballottage, elle n’est pas du tout sûre d’être réélue le 28 juin prochain à l’issue du second tour face à une liste uniquement composée de « propriétaires de résidences secondaires » précise-t-elle. En soi, c’est la loi de la démocratie, mais l’affaire pourrait venir envenimer un conflit de plusieurs années ouvert entre un éleveur catalan du sud et un habitant de Serralongue qui possède des terres sur le chemin du col de Marems.
Détour de 3 heures
Au centre du conflit, deux jours dans l’année, ceux de la transhumance lorsque le troupeau de 300 vaches et veaux de Carles Fondecave quitte la plaine de Roses pour aller prendre ses quartiers d’été sur les hauteurs de Camprodon. « Ici les Cami ramader ont toujours couru d’un côté ou de l’autre de la frontière, les éleveurs et les troupeaux sont toujours passés d’un côté ou de l’autre et ça n’a jamais posé de problème jusqu’à maintenant surtout pour un bout de chemin de 300 mètres que le propriétaire ne veut pas voir emprunté » se désole Agnès Parayre. Elle a proposé à l’éleveur catalan un détour par un chemin communal, détour qui inflige aux animaux trois heures de marche en plus. « Parfois avec les veaux ce n’est pas facile de leur imposer cela ». Une réunion en mairie avec le propriétaire n’a rien donné, sinon un dialogue de sourds. « S’il a peur pour son herbe, l’éleveur peut mettre des fils au long des trois cents mètres de sa propriété pour que les animaux restent sur le chemin » ajoute-t-elle.
Minorité
Mais pour cela il faut pouvoir discuter, ce qu’elle présente comme parfaitement impossible. L’affaire s’est même parfois envenimée jusqu’aux menaces. Et pourquoi s’en émouvoir maintenant ? « Parce que la transhumance aura finalement lieu ce dimanche et que je veux qu’on garde trace de cela. Si je ne suis pas élue, je crains que le nouveau conseil municipal aille dans le sens du propriétaire au détriment de Carles Fondecave et de nos traditions » détaille-t-elle. « Il s’est trouvé un résident justement pour demander à un éleveur de ramasser les bouses que les vaches avaient laissées en traversant le village. » Chronique de conflits à venir ? Le village de Lamanère compte 44 résidents à l’année, dont trois agriculteurs, pour 106 votants.
Yann Kerveno
Voilà comment ….. détruire l’agro – pastoralisme de nos montagnes !!! 300 m …… Là , honnêtement , il faut le faire !!! Quand au fait de faire ramasser les bouses dans la traversée du village …. çà commence à être “une mode” …… Et il faudrait demander à cette personne , si “il” pense que demain , les humains , se nourrieront d’ordinateurs ou de boulons …… Madame La MAIRE , je ne peut que vous adresser TOUT mon soutien , pour votre réélection !!! Visca Muntanyas Pyrénéus !!!
Mme le Maire
Si cette situation existe posez vous la question des mauvaises relations que vous entrenez avec les uns et les autres qu’ils soient paysans ou non. Posez vous aussi la question pourquoi aucun de votre liste sortante n’a été élu au premier tour. Quant à cette tradition de la transhumance non seulement nous la perpeturons mais nous en ferons une fête populaire car nous ne sommes fâchés avec personne et nous ne mélangeons pas nos querelles personnelles au détriment des intérêts de la commune. Quant à notre liste qui ne comprendrait que des résidents secondaires regardez la vôtre . Pour l’anecdote des bouses de vaches, si quelqu”une a prononcé cette phrase je vous concède que c’est idiot.
Nous avons tous des grands parents paysans, le mien était journalier ici on disait brassier.
Gérard Cuvilliez Conseiller municipal élu le 15 mars 2020
PS: IL est regrettable que vous vous serviez d’un média sensé défendre les intérêts du monde agricole comme outil de propagande de votre campagne électorale.
Je me permet d’ajouter quelques détails qui ne sont pas précisés dans l’article :
Madame le Maire a omis de préciser que le troupeau espagnol traverse déjà ladite propriété , appartenant d’ailleurs à des éleveurs retraités, qui y ont mis leur troupeau en estive pendant 27ans et qu’elle est louée à un éleveur du Vallespir qui a 10 fois moins de vaches.
La piste convoitée privée fait plusieurs kilomètres. Le sentier utilisé actuellement par les transhumants à été classé communal depuis peu. La transhumance est accompagnée par des chevaux d’une manade catalane, les cavaliers payant leur périple.
Enfin, le proprietaire et ancien éleveur n’a jamais proferé de menaces.
…sauf que cet article est incomplet, voire mensonger:
Il n’y a pas juste 300 m à traverser pour ces vaches espagnoles mais beaucoup plus!, Mais aussi les propriétaires en question louent cet endroit à un éleveur qui met ses vaches en estive. Le troupeau de vaches espagnoles est énorme, le sentier est impossible à clôturer,et le passage ne laisserai plus de pâture à l’éleveur qui occupe les terres. La maire privilégie le passage d’un troupeau à un honnête éleveur qui occupe les lieux toute la saison!? N’ y a-t-il pas d’autres intérêts cachés à ce forcing que subisse les propriétaires ?
Aucune « réunion « n’a été organisé avec le propriétaire ou l’éleveur et les passages se font à chaque fois avec une grande agressivité de la part des vachers espagnols . Les propriétaires n’ont jamais menacé qui que ce soit. Je vous invite à vous intéresser de + prêt à ce conflit avant de porter un faux jugement. Et ce mépris des « résidents secondaires » est pathétique.