Si t’es pas écolo, t’es un salaud ! [par Jean-Paul Pelras]
Certains d’entre vous l’auront peut-être remarqué, il faut être fait d’un bois particulièrement dur pour supporter les attaques portées par les environnementalistes à l’encontre de ceux qui ne partagent pas leurs idéaux. Difficile, en effet, de publier un article, une tribune, une chronique, un édito ou de poster un commentaire sur les réseaux sociaux sans prendre sur le coin de la gueule une avalanche d’insultes qui vous font passer, in petto, pour un réac, un pollueur, un empoisonneur, un facho, un salaud !
Cette propension à cristalliser le débat en employant la violence verbale décourage ceux qui tentent d’échanger, de discuter, d’avancer avec leurs idées et le respect de leurs interlocuteurs. À l’image de certaines joutes verbales usitées depuis quelques temps sur les plateaux de télévision et sur les bancs de l’Assemblée nationale, ceux qui, souvent procéduriers, n’ont d’ailleurs, la plupart du temps, aucune compétence en agriculture et ne savent pas toujours établir une différence entre une pioche et un râteau, font preuve à l’égard du monde paysan d’une agressivité et d’une suffisance inacceptables.
Et pourtant, ils sont là, avec leurs mensonges, tel ce responsable de pseudo association politicienne en faveur de la cause animale qui twitte la semaine dernière : “Le saviez-vous, tous les animaux du SIA 2023 sont partis à l’abattoir aujourd’hui. #RIP Ovalie”. Une publication accompagnée d’une photo où l’on voit Emmanuel Macron caressant ladite vache Salers, égérie du Salon. Bien entendu, cet internaute véhicule une fausse information puisque Ovalie est retournée en pleine forme et certainement pour de nombreuses années, à Sainte Alyre, aux confins du Cantal et du Puy de Dôme dans le Cézallier. Le problème, c’est que le mal est fait en toute impunité, puisque ce tweet a tout de même été vu près de 700 000 fois…
Sur un tout autre chapitre, le thème concernant l’usage de l’eau est tout aussi explosif avec un fil d’actualité ininterrompu sur ce sujet, toutes publications journaux, TV et radios confondues. Cette eau dont on parle souvent, en employant des mots et des images systématiquement anxiogènes, quand il s’agit d’émouvoir l’autochtone. Prenons, à ce titre, l’exemple d’un article publié dans un quotidien local qui dit que “6 communes n’ont plus d’eau au robinet”. Parmi lesquelles celle où je réside dans les Pyrénées-Orientales. Ah bon, madame, désolé mais j’ai pris ma douche ce matin sans aucun problème et le trop plein déborde au château d’eau…
Bassines : vers un rassemblement international d’activistes le 25 mars dans les Deux Sèvres ?
Et puis il y a l’agriculteur, toujours et encore l’agriculteur, en ligne de mire, désigné, conspué, condamné à sacrifier ses productions alors que 80 % des volumes prélevés sont restitués dans les nappes ou en aval des parcelles irriguées. Alors que les 20 % restants servent à produire pour nourrir l’humanité.
Voilà où nous en sommes quand, de surcroît, l’eau ne manque pas pour faire tourner le moulin des récupérations politiciennes. “L’agriculture, c’est 50 % de notre consommation d’eau et 80 % l’été, il faut changer de modèle agricole, il n’y a pas d’alternative” déclarait, à ce titre, Yannick Jadot profitant, il y a quelques jours, du prisme médiatique offert par le Salon de l’agriculture. Citons également cet échange sur Twitter avec Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie les Verts qui répond à l’un de mes tweets où elle était “taguée” avec Lucet, Clément et Jadot. Je poste : “La sécheresse, c’est la faute aux paysans. La pollution, c’est la faute aux paysans. Le climat, c’est la faute aux paysans. Quand il n’y aura plus rien dans vos assiettes, là au moins ce ne sera pas la faute des paysans !” Elle répond : “Je n’ai jamais dit tout cela” et “Je fais déjà la différence entre les paysans et l’agro-industrie. C’est primordial.”
Des écologistes qui seront certainement nombreux dans les Deux Sèvres, le 25 mars prochain, à répondre à l’appel des collectifs “Bassines non merci” et “Soulèvements de la terre” soutenues par “un ensemble d’organisations syndicales, environnementales et paysannes.” Une mobilisation qui augure de nouvelles tensions entre activistes écologistes et agriculteurs, car annoncée comme pouvant être d’ampleur inédite. Avec la ville de Melle comme site d’accueil pour les conférences et un flou entretenu entre Sainte Soline et Mauzé sur le Mignon pour les manifestations. La préfète des Deux Sèvres a récemment notifié son intention d’interdire ce qui pourrait ressembler à un rassemblement international. Précisons que des tracts téléchargeables ont été rédigés en plusieurs langues : espagnol, anglais, italien, arabe, chinois… Ces Chinois qui, loin de ces gesticulations idéologiques, s’apprêtent à usurper nos marchés traditionnels avec des productions importées. Pour cela, il leur suffit d’attendre patiemment que les écologistes aient complétement détruit le modèle agricole français.