Que penser du miracle de la chloroquine ?

Nous sommes en 1985. L’épidémie du SIDA frappe un monde paralysé par l’angoisse. Ses artistes, ses intellectuels, mais aussi ses enfants hémophiles et, plus globalement, les personnes transfusées sont décimés. L’émotion était grande. Au mois d’octobre, deux professeurs français annoncent à la planète qu’ils ont découvert Le traitement du SIDA. La ministre de la Santé de l’époque emboite le pas. Les patients et les familles implorent le médicament, sans étude de confirmation. La communauté scientifique, sceptique, déplore l’absence d’étude sérieuse. Les “inventeurs”, salués par la presse internationale, envoient promener les critiques, prétendant que seuls des esprits indépendants comme les leurs, pourront moraliser les pratiques des chercheurs devenus des “putains académiques”. Au final, tous les patients inclus mourront rapidement. Le traitement ne fonctionnait pas… Un médecin de l’époque décrira cet épisode comme “une main de la politique dans la petite culotte de la science”.
En 2009, ce fût l’épisode spectaculaire du virus H1N1. 20 000 décès dont 320 en France, 74 % entre 15 et 64 ans, principalement des adolescents, des femmes enceintes et des adultes en surpoids. Là aussi, les services de réanimation eurent du mal à encaisser le choc et des soignants y laissèrent la vie. À cette époque-là, ni réseaux sociaux ni BFM TV, mais un médicament, le Tamiflu, considéré en quelques jours comme un traitement miracle. Vous fûtes des milliers à en demander aux médecins d’en prescrire des tonnes. Le gouvernement en place, acheta plus du tiers de la production mondiale qui fût multipliée par 12. Quelques années après, l’efficacité de ce traitement fût, sur plus de 25 000 patients, considérée comme proche de celle d’un placébo. Nous voici donc, aujourd’hui, devant un évènement viral similaire. Mêmes causes, mêmes conséquences. Un professeur connu, réputé contestataire et “à contre-courant”, notoirement climatosceptique, descendant probable du druide Panoramix, nous propose, en guise de potion magique, la chloroquine, un vieux remède, issu d’une phytothérapie connue au XVIe siècle par les moines de la cordillère des Andes : les écorces de quinquina. Bien tolérée, elle est utilisée contre le paludisme notamment. Je ne veux pas préjuger de l’efficacité de ce produit sur le Covid-19. Par contre, je peux vous expliquer pourquoi je suis à la fois sceptique et en colère contre le Pr Raoult. J’ai lu cet essai thérapeutique. En qualité de scientifique, je peux vous affirmer qu’il est au mieux de mauvaise qualité, au pire malhonnête.

“Acheter de la chloroquine est, à ce jour, une bêtise”
En tous cas, on ne peut en tirer aucune conclusion. Pourquoi ? Parce que la population est trop faible (24), mal sélectionnée et inhomogène. Certains patients ne sont pas infectés de façon certaine, quand d’autres (6) sont exclus de l’analyse pour échec thérapeutique. Ça fait beaucoup pour conclure ! Une étude prend son sens quand on peut constater une fréquence de guérison supérieure avec le traitement. Or le Covid-19 guérit plus ou moins spontanément à 98 %. Affirmer que c’est le médicament qui est responsable de la guérison… C’est donc difficile. Je suis en colère aussi, quand j’apprends que ce médecin incite les patients à sortir de leur isolement pour se retrouver en masse, afin de subir un test de dépistage, ni fiable, ni spécifique ! Ce conseil, spectaculaire, est une prise de risque irresponsable. C’est, surtout, une entrave à une consigne qui, pour être efficace, doit être suivie. Y compris, si l’on n’est pas d’accord. Nous ferons les comptes à la fin. Supprimer le confinement au prétexte qu’il n’aurait pas fonctionné en Italie ou en Espagne, est la preuve d’une ignorance totale des différences culturelles de nos pays. Là où nous sommes éparpillés, eux vivent en famille, dans un même lieu ! Et, fatalement, ils se contaminent entre eux ! Comme la communauté gitane chez nous.
Alors, mes amis, suivez ce qui vous est dit. Tout n’est pas bien fait. Nous manquons de masques et de gel. Nous manquons de tests, peut-être utiles. Mais ça ne changera pas en quelques jours. On garde ses critiques et on fait avec. Le virus ne se transporte pas dans l’air. Il ne s’attrape que par la proximité entre individus. Votre meilleure protection est de rester éloignés des autres. Acheter de la chloroquine est à ce jour, une bêtise. Mais si les prescriptions sauvages devaient entrainer une pénurie de ce produit pour ceux qui en sont médicalement dépendants pour un Lupus ou un paludisme, notamment en Afrique. Alors là, ce serait un crime !

Une réflexion sur “Que penser du miracle de la chloroquine ?

  • 26 mars 2020 à 14 h 32 min
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    Le temps est triste , gris , pluvieux , comme l’actualité et ce virus qui nous gagne chaque jour un peu plus , alors voici un joli poème que l’on m’a envoyé il y a quelques jours .
    C’était en mars 2020
    Les rues étaient vides , les magasins fermaient ,
    Les gens ne pouvaient plus sortir .
    Mais le printemps n’en savait rien .
    Et les fleurs ont commencé à fleurir , le soleil brillait ,
    Les oiseaux chantaient , les hirondelles allaient bientôt arriver ,
    Le ciel était bleu , le matin arrivait plus tôt .
    C’était en mars 2020 .
    Les jeunes devaient étudier en ligne ,
    Et trouver des occupations à la maison ,
    Les gens ne pouvaient plus faire de shopping ,
    Ni aller chez le coiffeur .
    Bientôt il n’y aurait plus de place dans les hôpitaux ,
    Et les gens continuaient de tomber malades .
    Mais le printemps n’en savait rien .
    Le temps d’aller au jardin arrivait , l’herbe verdissait .
    C’était en mars 2020 .
    Les gens ont été mis en confinement .
    Et pour protéger les grands-parents , familles et enfants ,
    Plus de réunion ni repas , de fête en famille .
    La peur est devenue réelle et les jours se ressemblaient
    Mais le printemps n’en savait rien .
    Les pommiers , cerisiers , et autres ont fleuri , les feuilles ont poussé .
    C’était en mars 2020 .
    Les gens ont commencé à lire , jouer en famille ,
    Apprendre une langue , chantaient sur le balcon
    En invitant les voisins à faire de même ,
    Ils ont appris une nouvelle langue ?
    A être solidaires et se sont concentrés sur d’autres valeurs .
    C’était en mars 2020 .
    Les gens ont réalisé l’importance de la santé ,
    De la souffrance , de ce monde qui s’était arrêté ,
    De l’économie qui a dégringolé .
    Mais le printemps n’en savait rien .
    Les fleurs ont laissé leur place aux fruits ,
    Les oiseaux ont fait leur nid , les hirondelles étaient arrivées .
    Puis le jour de la libération est arrivé .
    Les gens l’ont appris à la télé , le virus avait perdu ,
    Les gens sont descendus dans la rue .
    Chantaient , pleuraient , embrassaient les voisins ,
    Sans masques ni gants .
    Et c’est là que l’été est arrivé .
    Et parce que le printemps n’en savait rien ,
    Qu’il a continué à être là , malgré tout ,
    Malgré le virus , la peur , et la mort .
    Parce que le printemps n’en savait rien .
    IL A APPRIS AUX GENS LE POUVOIR DE LA VIE …
    Tout va bien se passer , restez chez vous ,
    Protégez vous , et vous profiterez de la vie .
    Lisez ceci , répandez le autour de vous ne soyez pas inquiets
    Car la peur ne supprime pas le danger .

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