Pourquoi Onfray ?
Contacté par le philosophe, j’ai donc accepté d’apporter ma contribution à la revue trimestrielle “Front Populaire” dont la première parution est prévue fin juin. Depuis quelques jours, le débat fait rage entre ceux qui approuvent cette initiative et ceux qui crient au loup parce que ce proudhonien rétif à l’élitisme entend donner la parole à quelques libres penseurs allant de Raoult à Chevènement en passant par De Villiers, Yves Michaud, Henri Pena-Ruiz, Jacques Sapir, Barbara Lefebvre, le dessinateur Itturia, ou encore l’avocat De Castelnau.
Où est le problème ? Si ce n’est que nous n’irons peut-être pas chercher le trou du cul derrière l’oreille pour dire ce que nous pensons de l’actualité et que nous ne passerons pas à Paris pour expliquer ce qui se passe à Perpignan, Saint Chély d’Apcher, Concarneau ou Rouen. N’en déplaise aux journalistes de Libération, du Monde et de Charlie Hebdo qui “trient”, en apostille de l’entre soi intellectuel lutécien, les purs et les impurs avec acharnement plus qu’avec disquisition, il ne faudra certainement pas compter sur la bande à Onfray pour réciter ici sagement l’acte de contrition.
Et tant pis pour ceux qui font du “souverainisme” un gros mot à classer dans les petites boîtes que la pensée unique du moment collectionne du côté des bonnes consciences, avec cette part consubstantielle de mauvaise foi qui refuse la contradiction et se croit suffisamment qualifiée pour s’exprimer à la place des autres. Autrement dit, à la place de celles et ceux qui ne votent pas forcément au bon endroit, qui pensent de travers, qui bousculent la doxa et qui, de facto, deviennent, urbi et orbi, persona non grata.
“Ne pas prendre les Français pour des enfants. Depuis le début de la crise du coronavirus, le pouvoir nous parle comme si nous savions à peine lire et écrire. Aussi, parce que nous voulons résister à cette petite musique crétinisante qui fait tant de mal à la République, nous avons l’ambition d’une revue de haute tenue et ouverte au débat.” Voilà ce que dit Michel Onfray. Qui peut contester une initiative aussi salutaire pour notre liberté d’expression, alors qu’une bonne partie de la presse française est, actuellement, conditionnée par le calibrage politico-médiatique des pensées ?
Un écho pour la ruralité et l’agriculture au-delà de nos départements
Ma participation à cette revue qui débute, en ce qui me concerne et pour des raisons techniques, sur le site web dès juin et sur papier à partir de septembre, concernera principalement la ruralité et le monde agricole. Michel Onfray l’a d’ailleurs évoquée en citant L’Agri sur C News, jeudi dernier, lors de son face à face avec Zemmour. Une marque de reconnaissance saluée par de nombreux lecteurs et décriée par cette éternelle minorité qui entrevoit, systématiquement et sans grande
originalité, l’empreinte du diable dès que l’on s’aventure hors des sentiers battus. Ces sentiers où un autre diable, justement, celui des idées reçues, est en train d’emporter tout sur son passage, y compris, la capacité d’indignation, le discernement et le courage.
Avec cette publication nationale, comme ce fut le cas avec les tribunes récemment publiées dans Le Point ou dans L’Opinion, mais aussi avec l’interview que m’accorda André Bercoff sur Sud Radio, le monde paysan peut trouver un écho au-delà de nos départements. Une opportunité qui permettra de dénoncer à la fois l’érosion de la compétitivité agricole et l’impact du dogme environnementaliste sur ses activités. À l’heure où la place consentie au discours écologique est omniprésente dans ce qui, du côté de l’information, ne relève ni de l’honnêteté ni de l’objectivité, pouvoir exprimer, dans des publications nationales et en connaissance de cause, le “véritable” malaise du monde paysan doit être considéré comme une chance que nous ne pouvons laisser passer. Voilà pourquoi j’ai donné mon accord à Michel Onfray.
Pour clore ce propos, aux esprits chagrins ou médiocres qui, de Perpignan à Paris distillent ça et là leur acrimonie, je dirais : pour qu’il soit entendu, à qui vaut-il mieux confier le message ? À cet écrivain-paysan-journaliste que vous connaissez bien ou à quelques politiques qui l’oublieront en chemin ?
Bonjour Jean Paul
Superbe initiative et reconnaissance d’un philosophe libre envers un paysan libre.
Je vous en remercie , amener la contradiction et installer le débat pour mieux construire ensuite , n’est plus monaie courante.
” la connaissance devrait idéalement précéder l’action”
L’épisode que nous vivons aura encore fait la démonstration inverse . Les gens de terrain spécialistes aux contact des malades ont été méprisés par les “experts” des plateaux télé introduits dans les ministères .
Notre agriculture est malade du même mal que la santé de ce pays …pour les mêmes raisons.
Continuez et merci
Denis paysan dans le Cher
Je m’intéresse de près à l’initiative de Michel Onfray, désespéré par les types qui nous gouvernent et cherchant une alternative à plusieurs décennies de politique catastrophique ou le bien du peuple n’est pas primordial, ni même secondaire. Je viens de parcourir votre blog après avoir écouté le face à face de CNews et je suis un peu déçu de voir que, dans beaucoup d’articles, vous attaquer de manière assez virulente le lobby environnementaliste. Je ne suis pas moi même agriculteur donc je peine à discerner le vrai du faux dans des discours très manichéens sur l’utilisation ou non, sur les excès ou non, de l’utilisation de l’agrochimie. Qu’est ce qui est vrai ou ne l’est pas. Je sais que les excès de produits phytosanitaires ont dépeuplé certaines de nos rivières dont certaines que je connais très bien. N’y a-t-il pas un juste milieu à trouver entre les excès d’utilisation encouragé par le très puissant lobby de l’agrochimie et votre discours qui ne remet en cause que celui de l’environnement ? Les problèmes de rendement dont vous parlez ne sont-ils liés qu’aux batons dans les roues environnementaux ou à l’appauvrissement des sols après des décennies de bombardement de produits en tous genres ? Encore une fois je n’accuse pas, je cherche à comprendre ou se situe la vérité entre deux discours aux antipodes.