Populiste ?
Jeudi dernier j’ai donc posté l’édito du jour intitulé “Après le 17 novembre…” sur mon compte Facebook. Il s’agissait ici, souvenez-vous, d’une analyse concernant le blocage programmé pour protester contre la hausse des carburants. Comme souvent, une discussion respectueuse des idées de chacun s’est engagée entre contributeurs. Et puis, il y eut ce mot peu amène posté par le maire de Maury, également Conseiller Départemental : “M. Pelras vous faites le jeu des populistes de droite et de gauche !” Suivi d’un autre message quelques heures plus tard du même auteur : “Relisez vos éditos et vous conviendrez que vous prenez plaisir à dénoncer des dysfonctionnements de notre société sans apporter de solutions. Cela me fatigue ! J’ai l’impression que pour faire le buzz, vous êtes prêt à tout ! (Vous et l’ensemble des médias). Ce ne serait pas grave si en face nous n’avions pas la montée des populistes en France, en Europe et dans le monde. La démocratie c’est fragile. Le vivre ensemble aussi. J’attends plus de vous ! En arrière scène le monde de la finance se frotte les mains ! Regardez le Brésil ! Les personnes qui veulent bloquer la France n’ont pas conscience des efforts qu’il nous faudra faire pour léguer une planète en bon état pour nos enfants.”
Je vous fais grâce, chers lecteurs, de certains “passages” qui, à l’égard de quelques contributeurs et venant d’un élu de la République, manquaient parfois, disons, de courtoisie. À lire la prose de celui qui est également président de la communauté de communes Agly Fenouillèdes, je ferai donc “le jeu des populistes”.
Les gendarmes de la conscience…
Et bien, cher monsieur, à défaut de vous demander réparation, je suis bien obligé d’approuver votre propos après être allé consulter la définition du mot “populisme” dans Le Robert (Ed. 2013) : “Discours politique qui s’adresse aux classes populaires, fondé sur la critique du système et de ses représentants, des élites”. Le populisme galvaudé par les gendarmes de la conscience pour designer sans discernement tout ce qui fait obstruction au politiquement correct serait donc servi à toutes les sauces en dépit de sa véritable signification.
D’autre part et puisque vous réclamez quelques “solutions”, je vais en chemin cher monsieur, vous fournir quelques informations me concernant : je suis journaliste et appartient donc à “l’ensemble des médias” que vous accusez un peu plus haut. En tant que défenseur du monde agricole depuis plusieurs décennies, sachez que je suis pour l’irrigation du vignoble et contre la réintroduction du loup et de l’ours dans nos montagnes. Vous dire également que, je dénonce depuis des années le manque d’harmonisation des charges en Europe qui nuit à la compétitivité des entreprises françaises. D’autre part, je suggère que les politiques soient soumis, comme l’ensemble des travailleurs français, à une obligation de résultats. Je suis opposé à la hausse des taxes sur les carburants car elles impactent le quotidien des Français et plus particulièrement celui de ceux qui vivent en milieu rural. Enfin et entre autres, je dénonce régulièrement l’acharnement systématique et cœrcitif des écologistes à l’égard du monde paysan.
Pour toutes ces raisons ou pour une seule d’entre elle, vous pouvez effectivement considérer, monsieur Charles Chivilo, que je suis un populiste !
Enfin à votre injonction “J’attends plus de vous”, je réponds sans hésiter “Essayez déjà d’en faire autant !”