Pistes thérapeutiques…
Chaque semaine, le docteur Jean-Marc Majeau intervient dans l’Agri pour nous informer sur l’évolution de la crise sanitaire actuelle. Il nous livre un avis pertinent et mesuré, à la fois documenté et ludique, qui nous permet de mieux comprendre les effets de la pandémie et d’entrevoir les solutions qui pourraient permettre d’en sortir.
Après avoir essayé de donner des bases sur ce qu’était un virus, son mode de multiplication et les principes de la contagion, je vais aujourd’hui vous donner des notions de stratégie thérapeutique. Que les choses soient très claires : n’attendez pas un traitement miracle dont personne ne dispose. Par contre, faites confiance aux recherches en cours qui avancent de façon incroyable et à une vitesse inédite ! Comme toujours en médecine, les principes thérapeutiques sont immuables : on essaye d’abord de comprendre pourquoi, puis de trouver une stratégie pour remédier au désordre, on teste in vitro, puis on applique la procédure sur des patients. Sauf en situation désespérée, on ne propose jamais un traitement empirique ! S’il est acceptable de mourir d’une pathologie inconnue, il est intolérable que des gens disparaissent en raison d’un empressement excessif et d’attitudes anarchiques de la part des soignants utilisant des protocoles farfelus, y compris quand tout le monde est pressé de trouver. Encore moins sous l’influence de pressions populaires, médiatiques, politiques ou financières ! Même si ce schéma vous parait long, et il peut l’être, il doit être systématiquement appliqué. Exactement comme en agriculture, où l’on prépare un terrain, en maçonnerie où l’on prépare des fondations, ou, puisqu’il en est question, en temps de guerre, quand on élabore protection, stratégie et plan de bataille en fourbissant ses armes, et en essayant de connaitre celles de son adversaire ! Faute de cela, sauf miracle, il est impossible d’envisager une victoire. Alors, où en sommes-nous ? Et bien d’abord nous nous sommes mis, difficilement, aux abris. C’était la première phase thérapeutique ! Elle est faite. Ensuite, malgré les polémiques malheureuses, entretenues par certains et jetées en pâture à un public aux abois, nous avons énormément progressé en quelques semaines, grâce au travail gigantesque de chercheurs, pour la plupart “non hexagonaux”. Nous autres sommes trop prétentieux pour proposer mieux que de ridicules luttes d’égos. Le coq a gardé l’habitude de donner des leçons, immobile les pieds dans la merde, quand d’autres avancent ! Outre la gravité de la pathologie, qui tient d’abord à sa contagiosité, nous avons défini le profil des gens à risque : des hommes, autour de 50 ans, en surpoids, diabétiques, hypertendus et non-fumeurs. Boris Johnson par exemple !
Aujourd’hui, on vient de comprendre…
Les gens très âgés, fragiles, immunodéprimés ou cancéreux sont vulnérables, mais ils le sont pour tout. Il y aura des exceptions, mais voilà la base. On sait aussi ce que fait le virus. Au début de cette épidémie, il semblait entraîner une infection pulmonaire sévère, responsable d’une détresse respiratoire et d’une faillite de l’oxygénation des tissus. Aujourd’hui, on vient de comprendre : il s’agit d’un problème de transport d’oxygène indépendant du poumon ! Essayer de faire respirer le poumon ne sert à rien et serait même un facteur aggravant. D’où le succès mitigé des respirateurs. Des pistes thérapeutiques sont imaginées et il est probable que, grâce à des moyens non médicamenteux, je n’en dis pas plus, l’on parvienne, simplement, à éviter que les gens ne meurent des conséquences sur plusieurs organes (peau, cerveau, foie, reins) de ce défaut d’oxygénation. On sait que plus il y a de virus, plus le transfert d’oxygène devient inefficace. Il faut donc empêcher la réplication, mais on n’a pas de remède probant aujourd’hui. L’Hydroxychloroquine y contribuerait, mais elle ne l’a jamais fait pour les autres virus similaires. Par contre, elle peut aussi voir décupler ses effets toxiques connus chez ces patients en défaut d’oxygène. D’où les réticences et les accidents. On peut, en passant du plasma de patients guéris à ceux qui n’ont pas encore eu le virus, donner une immunité artificielle de courte durée (quelques semaines) pour qu’ils soient protégés. On aura peut être un vaccin. Mais, surtout, on va, si se confirment les découvertes récentes, pouvoir éviter que les gens ne meurent, tout en laissant la majorité d’entre eux faire la forme la plus répandue : la forme bénigne qui se soigne par du paracetamol, de la vitamine C, du repos, sans même avoir à consulter un médecin ! D’ici là, il faut éviter de se contaminer, rester confinés, ne rien prendre et surtout pas de l’Hydrochloroquine, et se souvenir qu’en 2018, il y avait eu 11 % de morts de plus que cette année au mois de mars ! À cause de la grippe ! Et que les réanimations étaient aussi surbookées !
Restez calme et confiants. Tout ira bien ! Bientôt !