Parce que rien n’est jamais simple #3 [par Yann Kerveno]

Anecoop

Le groupe coopératif espagnol dont l’Agri a récemment révélé la volonté de conditionner des fruits en France, a réalisé 700 M € de chiffre d’affaires en 2020. Affichant une progression de 8 % de ses ventes en valeur alors que les volumes vendus, 826 000 tonnes, sont en repli de 1,9 %. Les volumes ont notamment été en repli sur les citrons (- 13 %) tandis qu’ils ont progressé pour les pastèques, les kakis et les fruits à noyaux autour de 12 %… En légumes, les volumes sont en recul de 2,6 %. Anecoop a aussi mis en marché 240 000 hectolitres de vins, représentant 25 agriculteurs espagnols, elle pèse pour 8 % des exportations de citron, 15 % pour la pastèque et 45 % du kaki. La France est le premier client du groupe coopératif espagnol avec 181 000 tonnes devant l’Espagne 172 000 tonnes et l’Allemagne à 161 000 tonnes mais il exporte au total dans 81 pays.

Glyphosate et OGM

Au Mexique, la justice a donné raison à Bayer contre le gouvernement du pays qui avait banni l’usage du glyphosate en 2024. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a revu sa copie sur les conditions d’utilisation de l’herbicide en supprimant la limite de surface à 20 % maximum sous le rang en vigne. Parce qu’elle s’est rendue compte que c’était difficilement applicable et ne conserve au final que le cadre général, 450 grammes par an et par hectare. C’est aussi ces jours-ci que l’Union européenne doit se prononcer sur sa législation sur les OGM et la faire évoluer, ou non. L’enjeu ? Autoriser ce qu’on appelle les “nouvelles façons de faire de la sélection”, new breeding technology en anglais (NBT) qui, en particulier avec les “ciseaux” Crispr-cas9, permettent d’éditer le génome des plantes et de faire gagner du temps à la sélection variétale.

Il y a quelques jours, l’Union a par contre donné son feu vert au retour des farines animales, issues de non-ruminants, les monogastriques donc, dans l’alimentation des porcs et des volailles, ainsi qu’autorisé l’emploi des farines d’insectes. Les farines animales avaient été bannies à la suite de la crise de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, connue sous le nom de maladie de la vache folle). Le prion, responsable de la maladie, avait été répandu dans les troupeaux de vaches anglais à cause d’un changement de réglementation dans le process de fabrication de ces farines, elles étaient chauffées moins longtemps qu’auparavant. Mesure alors destinée à faire des… économies d’énergie. Seules la France et l’Irlande se sont abstenues lors de ce vote.

Gaspillage alimentaire

Lutter contre le gaspillage alimentaire est une des clés les plus efficaces quand il s’agit de réduire l’empreinte de l’activité humaine sur la planète. Et si les campagnes de sensibilisation, le développement d’applications comme “Too good to go” ou des entreprises de vente par correspondance de surplus alimentaires comme Misfits Market aux États-Unis, qui vient de lever 200 M$ pour son développement, font faire des progrès, c’est l’intelligence artificielle qui pourrait apporter un coup de pouce déterminant. D’un côté elle pourrait aider les industriels de l’alimentation à optimiser leurs process, à anticiper les évolutions de la demande… De l’autre, elle pourrait permettre de gérer des prix “dynamiques” susceptibles d’évoluer en fonction de l’approche de la date de péremption. Les tests menés par l’entreprise Wasteless dans les magasins ont conduit à une réduction de 40 % du gaspillage. Une manière automatique de gérer le “à court de date” ! Et d’éviter de jeter des centaines de millions de tonnes de produits alimentaires par an dans le monde.

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