Parce que rien n’est jamais simple #14 [par Yann Kerveno]
Cachez ce steak !
C’est la bronca en Espagne. À l’origine, une déclaration médiatique du ministre espagnol de la consommation, Alberto Garzón, invitant ses concitoyens à manger moins de viande. Au motif que les émissions de gaz à effet de serre des vaches et des cochons sont supérieures, en Espagne, à celle des voitures. Elles représentent 14,5 % des émissions totales du pays selon les propos du ministre qui montre en particulier du doigt, c’est un tic de la gauche partout dans le monde, les élevages industriels. Mais aussi que la consommation de viande nuit à la santé de chacun. Inutile de dire que le bois vert n’a pas tardé à voler sur les réseaux sociaux et jusqu’aux organisations professionnelles de l’élevage qui ont vivement protesté par une lettre ouverte de trois pages. Missive dans laquelle il est rappelé que le monde de l’élevage représente 2,5 millions d’emplois dans le pays et apporte 9 milliards d’euros d’exportation à la balance commerciale et que les émissions du secteur ne pèsent, selon les statistiques du ministère de l’Environnement que 7,8 % du total. Le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, a, lui, botté en touche, assurant qu’il n’était pas au courant des intentions de son collègue, ce qu’Alberto Garzón a réfuté plus tard à la télévision. Obligeant le chef du gouvernement à un exercice de haute voltige pour, au final, soutenir Luis Planas. Bref, c’est saignant.
Les prix à la baisse
On regardait avec inquiétude, depuis le début de l’année, s’envoler l’index des prix alimentaires, mais le mois de juin apporte une bonne nouvelle avec la première baisse de cet indicateur de la FAO depuis 12 mois. À 124,6 points, il recule de 3,2 % (2,5 %) par rapport à celui du mois de mai. La cause de ce repli salutaire ? La baisse du prix des huiles végétales et des céréales, parce que la récolte 2021 sera abondante et, dans une moindre mesure, de celui des produits laitiers qui viennent compenser la légère hausse des viandes et du sucre. La FAO a donc aussi publié ses estimations de récolte de céréales pour 2021 et prévoit une augmentation des tonnages de 1,9 % par rapport à l’an dernier, à 2,81 milliards de tonnes. La consommation doit, elle aussi, augmenter légèrement pour atteindre 2,82 milliards de tonnes.
Si le Brésil fait face à la sécheresse, cela ne l’empêchera pas de battre des records cette année avec une récolte 2021 en progression de 1,7 % par rapport à 2020, elle atteindra 258,5 millions de tonnes, soit près de 10 % de la production mondiale.
Dis moi combien tu as de ruches…
Il n’est pas inintéressant non plus de se pencher sur les résultats de l’enquête nationale sur les mortalités hivernales des colonies d’abeilles 2021. On y lit que la mortalité, cet hiver, a touché 15,8 % des ruches et que l’Occitanie est la région où la mortalité a été la plus importante : 20,4 % en moyenne et que les mortalités sont plus importantes chez les petits apiculteurs, moins de dix ruches, que chez les producteurs plus importants, à plus de 50 ruches. Sachez enfin que les abeilles, animaux sociaux, utilisent la danse et la démocratie à l’heure de décider où implanter un nouveau nid.