Œnotourisme : vers une coordination de l’offre du Languedoc
Le Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc et les Chambres d’agriculture de l’Aude et de l’Hérault ont signé une convention, le 4 mai. Les trois organismes s’engagent par ce biais pour la structuration et la coordination de l’œnotourisme.
L’œnotourisme en France ? Un secteur en devenir, mais qui pèse déjà. Ainsi, selon Atout France, on comptait 10 millions d’œnotouristes en 2016, pour un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros. Dans le Languedoc, alors que la vente directe représente, à peu de choses près, un peu moins de 10 % de l’activité viticole, “si demain on veut progresser, il faut mettre les moyens” résume le président du CIVL Xavier de Volontat, pour qui “l’offre est souvent trop dispersée, ou sur des territoires trop petits. On travaille souvent avec des frontières administratives entre secteurs géographiques. On est enfermé dans certains systèmes bloquants. Il faut trouver des solutions, en profitant du travail qui a déjà été fait.” Travail réalisé par les collectivités (agglos et communautés de communes), qui, dans l’Aude, ont déjà mis en place une offre œnotouristique via le label “Vignobles & Découvertes”, sur les deux secteurs de Narbonne et Lézignan. Deux autres secteurs sont en cours de labellisation, sur Carcassonne et Limoux.
Vignobles & Découvertes en plein développement
“Entre Nîmes et Castelnaudary, tout le Languedoc sera couvert d’ici Noël” précise le délégué général du CIVL Jérôme Villaret. Autres dynamiques déjà existantes, la marque Aude Pays Cathare ou encore Bienvenue à la Ferme. “Nous avons 71 000 ha de vignes dans l’Aude, la Cité de Carcassonne et le canal du Midi qui sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, les châteaux Cathares en demande de classement, des chefs étoilés, les Pyrénées, la Méditerranée, la Montagne noire…” plaide le président de la Chambre d’agriculture de l’Aude Philippe Vergnes.
Faire entrer l’Occitanie dans le Top 10 des destinations
“On a l’ambition de faire entrer la destination Occitanie dans le Top 10 des destinations œnotouristiques, comme la Rioja et certaines régions d’Italie !”. “Cette démarche est, pour nous, capitale”, renchérit le président de la Chambre de l’Hérault, Jérôme Despey. “Il faut travailler avec tout le monde, y compris l’hôtellerie, la restauration, les métiers d’art, et donc les autres chambres consulaires.” L’objet de cette convention est donc d’accompagner la promotion des produits vinicoles mais aussi agricoles en général, d’appuyer le développement d’une offre compétitive, mais aussi, pour le CIVL, qui s’est doté de la compétence “œnotourisme” il y a trois ans, de faire le lien entre les différents interlocuteurs… Qui sont nombreux, des vignerons aux autres métiers de l’agriculture, des sites patrimoniaux aux collectivités… Il s’agit aussi de créer un observatoire de l’œnotourisme. En clair, de structurer une offre disparate et éparpillée, qui pourrait, demain, devenir une réelle filière.
Fanny Linares