Mirabelle appelle Églantine !
Vous devez sans doute vous souvenir de ce film “Mais où est passé la 7e compagnie” qui traitait de façon très humoristique mais non sans un certain accent de vérité, la débâcle de l’armée française en 1940. D’un côté la Wehrmacht super organisée et disposant de matériels et d’une logistique du dernier cri, d’un autre l’incompétence des élites, qu’elles soient (à quelques exceptions près) militaires ou politiques.
C’était il y a 80 ans… Et j’ai l’impression qu’Églantine et Mirabelle sont de retour. Après l’affaire des masques qui ne servaient à rien parce que l’on n’en disposait pas et que l’on en externalisait la production, il faut dorénavant les porter dans la rue sous peine, non pas de mirabelles, mais d’amendes salées. Et, fin du fin, ne l’ôter qu’après avoir jeté la bûche de Noël en pâture à papi et mamie que l’on aura préalablement pris soin de confiner comme jadis, de vulgaires manants, dans la cuisine.
Je vous le dis, le scénariste du film de la 7e compagnie n’en croirait pas ses yeux et ses oreilles. Souvenez-vous encore : “le fil vert sur le bouton vert, le fil rouge sur le bouton rouge”… Zut ! La boulette ! À l’image de notre cher Robert Lamoureux (nom de code Mirabelle dans le film) qui avait perdu le mode d’emploi du déclencheur d’explosif, j’ai le sentiment, en moins risible certes, que notre président est coupable de n’avoir pas su adapter son comportement naturel aux obligations de sa charge et que les français, en l’élisant, ne l’avaient pas plébiscité.
“Qui est l’con qui a fait sauter le pont ?”
Coupable d’avoir minimisé le problème de l’immigration et de la violence qu’elle induit. Coupable d’avoir sous-estimé la puissance de la bombe sociale des gilets jaunes et de s’obstiner dans sa réforme des retraites. Certes Emmanuel Macron n’est pas De Gaulle mais en même temps il est aussi victime du délitement de l’aura d’un président, que ses prédécesseurs ont savamment tracé, victime du “chacun pour soi” et de l’égoïsme ambiant qui met au rebut l’effort collectif, victime des nouveaux moyens de communication qui font fi de la médiation entre le peuple et ses dirigeants et annihilent le temps de la réflexion.
Il est peut-être encore temps pour faire preuve de bon sens et s’apercevoir que la cohésion nationale est en jeu. À défaut la sentence tombera ! “Le fil rouge sur le bouton…” Si le président n’y prend garde, les Français sauront vite “qui est l’con qui a fait sauter le pont”… Et ils sauront le lui rappeler en 2022… Allo Églantine ? Vite réveillez-vous !