Mildiou : les hélicos pour gagner la guerre ?
Les conditions météo de ce printemps sont idéales pour le mildiou. Il est partout et en force.
La situation compliquée des caveaux n’a rien à envier à celle des vignes soumises à une énorme pression du mildiou et du black-rot. En plus de la grêle et des inondations dan l’Aude. « C’est la guerre dans les vignes et c’est une histoire de jours avant que certains vignerons perdent toute leur récolte » confirme Ludovic Roux, président de la cave de Talairan et de la fédération des coopératives. Les tonneaux d’eau qui nous tombent sur la tête depuis le début de l’année ont créé les conditions idéales pour le développement du mildiou dans toute la région, mais aussi à Bordeaux. Pour Laurent Girbeau, président du syndicat des vignerons des Pyrénées-Orientales et président de la cave de Passa, il faut « remonter à 1986 ou 1988 pour retrouver telle pression sur la vigne. »
Pulvé sur le dos
Facteur aggravant, les passages pluvieux qui ne cessent de s’enchaîner empêchent les sols de sécher. Rendant parfois impossible de faire entrer un tracteur dans les vignes pour traiter, (la photo d’un vigneron de Cap Leucate est parlante !) et obligeant les vignerons à avoir recours aux engins plus légers, comme les quads ou même de traiter à l’ancienne, pulvé sur le dos. Difficile dans ces conditions de pouvoir traiter l’ensemble de leur vignoble sans compter que la succession de pluies lessive les produits de lutte contre le mildiou… Dans ces conditions, la Chambre d’agriculture de l’Aude a demandé une dérogation pour que les vignerons puissent avoir recours aux traitements par hélicoptère et tenter de contenir la maladie. « Notre première demande, il y a une quinzaine de jour, a été rejeté sans autre forme de procès, mais nous sommes en train de préparer un deuxième dossier. Il ne faut plus traîner c’est vraiment une question de jours. » C’est bien toute la vendange qui est en jeu dans les zones les plus concernées.
Motiver la demande
S’ils sont interdit par principe en France, les traitements par hélicoptère peuvent toutefois être autorisés « En cas de danger sanitaire grave qui ne peut être maîtrisé par d’autres moyens, la pulvérisation aérienne de produits phytopharmaceutiques pour lutter contre ce danger peut être autorisée temporairement par arrêté conjoint des ministres chargés de l’environnement, de l’agriculture et de la santé. » Dérogation qui implique de monter un dossier très complet motivant la demande et prouvant à la fois l’impossibilité d’avoir recours à d’autres moyens et la gravité du danger.