Parce que rien n’est jamais simple sem.47-2022 [par Yann Kerveno]

Chouineurs professionnels

Des rois de l’enfumage à Génération Futures. Pendant des années, ils ont pleurniché que les stats de ventes de produits phytos du ministère de l’Agriculture étaient globales… Et que ce n’était donc pas transparent… Paf, cette année, le ministère, et c’est une bonne idée, distingue les produits conventionnels et de biocontrôles… L’heure de gloire pour le bras armé du lobby de Biocoop ? Que nenni ! L’association n’est pas contente parce que le ministère ne communique que sur la baisse des produits conventionnels (- 19 % par rapport à la moyenne 2012-2017). Et note que la consommation de l’ensemble des produits phytos, quand on y ajoute les produits de biocontrôles et ceux autorisés en agriculture bio, progresse en fait de 5 %. Conclusion ? L’augmentation est largement portée par les produits de biocontrôles et ceux agréés en bio qui représentent aujourd’hui quasi la moitié des tonnages de produits conventionnels (ce que l’Agri dit d’ailleurs depuis trois ans à la lecture des chiffres du ministère).

Source

Alors, allons donc à la source, en dépit de la sécheresse. Les ventes de produits phytos conventionnels sont stables en 2021 par rapport à 2020, 43 013 tonnes (+ 0,7 %) mais 19 % en dessous de la moyenne 2012-2017. Ce repli s’explique, entre autres mais surtout, par le retrait de molécules du marché. Les ventes de produits de biocontrôles ou agréés en agriculture biologique progressent pour leur part de 13 %. Mais ce qui est important, c’est le très net recul des produits classés CMR 1 (substance avérée cancérigène, mutagène, reprotoxique) passés de 5 000 à 800 tonnes entre 2018 et 2021, à cause, là encore, de retraits de molécules. Du côté des CMR 2 (substance suspectée d’être cancérigène, mutagène, reprotoxique), elles sont elles aussi en repli, – 3 % entre 2020 et 2021 et sont passées d’un peu moins de 12 000 tonnes à 7 992 tonnes l’an dernier. Par contre, pour le glyphosate, produit particulièrement suivi, les ventes sont en recul d’environ 1 000 tonnes et reviennent sous le niveau de 2011. Les tendances sont les mêmes pour le NODU (nombre de doses unités), 85,7 millions d’hectares en 2021 contre 88,5 millions en 2020.

Astuce

Le moyen pour ne pas se faire tondre ? Ne pas avoir de laine ! On connaissait les vaches sans corne, voici venir les moutons sans laine. S’ils sont le désespoir des tondeurs, ils séduisent les éleveurs d’ovins australiens, y compris ceux pourtant qui donnent dans le mérinos depuis des lustres. À tel point, c’est ABC news qui le raconte, que lors de la grande vente annuelle de reproducteurs ovins, SheepMaster, ce sont 95 moutons sans laine qui ont été présentés et que les prix ont atteint 110 000 dollars australiens (près de 71 000 euros) pour un bélier chauve…

Débandade

Pendant que les bateaux de tomates arrivent d’Agadir à Port-Vendres, c’est la débandade au Royaume-Uni. En effet, si comme leurs confrères du Nord de l’Europe, les serristes de sa Majesté se sont bien gardés de garnir leurs serres cet hiver, à cause du prix du gaz, ils vont même plus loin et mettent leurs serres en vente. C’est le cas de l’association de producteurs Lea Valley Growers qui a passé une annonce pour céder près de trois hectares d’installations… Mais là, ce n’est pas tant la crise de l’énergie que le manque récurrent de main-d’œuvre qui oblige à réduire la voilure.

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