Lettre à Agnès Buzyn partie chez les Helvètes [par Jean-Paul Pelras]
Madame,
nous avons donc appris récemment votre nomination helvétique, à Genève plus précisément, où vous partez occuper le poste “d’envoyée du directeur général pour les affaires multilatérales” au sein de l’Organisation mondiale pour la santé. Une nomination qui, nous l’espérons, pourra vous faire oublier les déboires de l’année écoulée au cours de laquelle vous avez dû, coup sur coup, démissionner d’un ministère pour vous consacrer, sans succès, aux élections lutéciennes, avant d’être pressentie par le premier d’entre nous pour présider la Cité des sciences et de l’industrie. Hélas, dans le même temps, un autre jeu de chaises musicales s’était, osons la formule, mis en branle, puisque d’autres ministres ont souhaité, sur d’autres arpents politiciens, conserver son poste à l’ancien directeur de cabinet de madame Touraine, elle-même partie en 2019 suite à une déconfiture électorale présider Unitaid, organisation internationale d’achats de médicaments créée en 2006 par l’ONU.
Vous en conviendrez, il devient de plus en plus difficile de caser tout le monde dans le grand boustrophédon des redevances et autres absolutions de complaisance. Pendant des mois, entre une recommandation égrenée, sur le coup de vingt heures, par M. Salomon et une autre, de préférence encore plus anxiogène, servie dans la foulée par M. Delfraissy, la France d’en bas a suivi vos épreuves et pris la mesure de votre contrition. Avec des larmes versées devant les caméras, avec un peuple qui découvrait en direct sa nouvelle Mater dolorosa.
Il fallait donc, sans délai, débusquer quelques attributions afin de vous éloigner un peu des tracasseries hexagonales et de ces ennuis judiciaires auxquels vous risquez d’être, tôt ou tard, confrontée, consécutivement à votre gestion de la crise sanitaire.
Mais voyez-vous, madame, ce qui la fout mal comme l’on dit dans nos campagnes ou dans ces quartiers populaires qui n’ont pas toujours la possibilité de pouvoir s’exiler au pays du gruyère et des breloques hors de prix, c’est la promotion, le recyclage en quelque sorte, dont vous avez bénéficié comme d’autres reçoivent la suprême onction.
C’est un peu comme quand Royal et Pénicaud, se retrouvant pour ainsi dire sans boulot, furent respectivement nommées ambassadrices des pôles et de l’OCDE. Notons, à ce titre, que lorsque l’on gratte un peu du côté des distinctions attribuées, la seconde, titulaire, comme il se doit, de la Légion d’honneur, fut également nommée Commandeur de l’Ordre Royal de l’Étoile Polaire suédois. Le registre en question ne précise pas en revanche si, en toute réciprocité, madame Royal s’est vue décerner la médaille du Travail.
Pour évoquer ces hochets, nous pourrions citer Brassens, bien que, en ce qui vous concerne, “Les copains d’abord” semble être la formule la mieux appropriée.
Pour clore ce propos, permettez-moi, madame, de vous avouer tout mon mépris à l’égard de ces pratiques qui déshonorent la République et appartiennent désormais à un temps dépassé. Ce temps dont nous ne voulons plus, celui des petits arrangements, des accommodements et des élévations dévolues. Ce temps de l’entre soi et des passe-droits qui distinguent ou promotionnent celles et ceux qui, à défaut d’avoir servi dignement la France, s’en tirent avec des révérences et des sauf-conduits. Récompenses qui ne parviennent jamais, quoi qu’on en dise, à faire oublier l’incompétence et l’incurie.
Très bien dit et bien “tourné” !! Pensez-vous qu’elle comprendras ?
On ne peut que déplorer cette habitude en France de récompenser celles et ceux qui ne le méritent pas !! surtout celles et ceux qui devraient SERVIR les français puisqu’ils l’on voulu un jour !
Ce sont ces mêmes personnes qui prennent des décisions pour nous dépouiller nous, les français qui n’appartiennent pas à “l’élite” ! J’espère seulement qu’un jour ils ne soient pas rattrapés par leurs méfaits : la roue tourne !