Le fric commence à manquer ! (Par Jean-Paul Pelras)

En début de semaine, le prix moyen du gasoil à la pompe  dépassait 1.82 euros, alors que celui du sans plomb 95 franchissait le seuil des 1.90 €. Pourquoi ? Sont évoqués par les spécialistes de l’économie pétrolifère les départs en vacances et autres chassés-croisés entre juilletistes et aoutiens qui font, soi-disant, grimper la demande. A intégrer également au chapitre des causes plus ou moins subjectives, une hausse de 10 dollars en l’espace d’une semaine sur le cours du baril. L’histoire ne dit pas ce que cette augmentation coûtera à l’Etat français à l’heure où notre président se détend au large de Brégançon en pratiquant le jet ski. Ce qu’elle nous dit en revanche c’est que qu’elle rapporte puisque nous utilisons tous des « moteurs hybrides » fonctionnant à part à peu près identiques entre taxes et énergies.

Cette énergie, électrique cette fois ci, qui vient donc d’augmenter de 10 % au 1er août après une première hausse de 15 % au 1er février. Signes avant-coureurs d’une flambée des prix qui va aller crescendo avec, dès 2024, la fin programmée du bouclier tarifaire pour les particuliers et une augmentation de 65 % sur nos factures d’électricité. Une hausse exponentielle qui concernera bien évidemment les professionnels alors que certains ont vu, dans les 12 derniers mois, le montant de leurs factures multiplié par deux, quand ce n’était pas par trois ou quatre.

Des coûts qui sont bien évidemment répercutés à la consommation avec, et faut-il s’en étonner, une baisse de fréquentation touristique dans certaines régions de France davantage liée au prix du séjour, de l’hôtel, de l’animation, de la boisson ou du repas qu’aux allées du climat, quel qu’il soit.

Jusqu’où tiendra la patience du consommateur ?

Le fric commence à manquer, et ça se voit ! Les économies réalisées pendant la période covid par les dizaines de millions de consommateurs qui n’avaient plus le droit de boire un café debout ou de se rendre à plus d’un kilomètre de chez eux ont fait long feu dans les emplettes de ces derniers mois. Et les augmentations en rafale qui attendent les Français ne seront pas de nature à améliorer leur pouvoir d’achat.

Des Français tributaires du marché européen de l’électricité qui subissent le yoyo des tarifications électriques, alors que la compétitivité de la filière a été financée par leurs impôts dans les domaines du nucléaire et de l’hydraulique notamment. Rajoutons à cela la fermeture des centrales décidée pendant la présidence de Hollande sous l’impulsion des écologistes avec, entre autres responsables de ce fiasco, Ségolène Royal, future animatrice chez Hanouna, qui fit voter une loi entraînant la fermeture d’une vingtaine de réacteurs. Résultat des courses, nous subissons une hausse de 70 % sur nos factures pour un kWh acquitté TTC 0.22 € en 2023 (et peut être 0.36 € courant 2024) contre 0.13 € en 2014.

Jusqu’où tiendra la patience du consommateur sollicité sur tous les fronts pour remplir l’escarcelle des taxes et des spéculations ? Des Gilets jaunes à la réforme des retraites en passant par la période de confinement, les mouvements sociaux ont permis au pouvoir en place de jauger la capacité d’indignation.

De toute évidence la corde est encore solide. Elle devrait tenir, du moins l’espèrent-ils, jusqu’aux prochaines élections.

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