L’antidote : Se souvenir des bons moments : « La bonne adresse » (Par Jean-Paul Pelras)
Une bonne adresse ce n’est pas forcement une histoire de courrier. C’est aussi cet endroit que l’on a envie de conseiller parce que l’on s’y sent bien. Parce que l’on y croise des gens qui ne font pas de manières, qui s’installent au comptoir pour évoquer le temps qui passe et le temps qu’il fait. En voici une dont je vous ai déjà parlé l’an passé. Vous avez d’ailleurs été quelques-uns uns à vous transporter sur place pour pousser la porte de ce petit restaurant situé dans un village aveyronnais. Nous voici donc de retour au Relais d’Aubrac, chez Odile et Elie qui ont enfin accepté de poser pour la postérité. On y sert toujours les tripoux et la tête de veau. Et l’homme, qu’on se le dise, régale encore le passant comme l’autochtone avec ses farçous, sa charcuterie et ses fricandeaux. Ici pas de nappes damassées ou de cocktails fluorescents. Quand la racine de gentiane et le picton d’Estaing suffisent à accompagner le cèpe ou la girolle prélevés le matin même sur la route de Laguiole ou sur celle de Brameloup. Côté vaisselle, toujours les mêmes carafes, le petit plat en inox comme au temps des communions pour l’entrecôte, la salière avec les grains de riz et la corbeille en osier pour les fruits. Côté conversation, il y a ceux qui tapent le carton en parlant de fenaisons sur la table en formica, celui qui vient de voir les bêtes à Nasbinals ou à Pratviala. Et celui qui, de passage, demande s’il peut venir souper parce qu’il a lu dans le journal L’Agri qu’ici on déplume, on dépiaute, on émince, on assaisonne et on laisse mijoter. Sans plus de façons, pour le talent du patron et le plaisir des gourmets.
Merci Jean Paul de nous faire connaître ces bonnes adresses comme je les aime.
Aujourd’hui ça fait un peu loin mais j’ai bien noté ce petit coin.