Merci !
Avec ce numéro de l’Agri c’est une page qui se tourne, Jean-Paul Pelras pose sa plume, retraite oblige. C’est une page importante qui vient clore une longue carrière au service de l’agriculture des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. D’abord dans le syndicalisme, quand il fallait défendre les raisons d’espérer des producteurs de fruits et légumes face à la déferlante des productions espagnoles. Puis, troquant la pioche pour le stylo, en usant des mots pour porter le fer là où il fait mal. Dans les incohérences de l’État, dans les insuffisances coupables d’une Europe timorée, bien en peine d’assurer l’équité et la prospérité qu’elle promettait.
À la tête de l’Agri, Jean-Paul, tu as poursuivi cette tâche semaine après semaine, sans rien lâcher, rappelant, en mettant en lumière leur inconséquence et leur dogmatisme, inlassablement combien il ne fallait pas se résoudre aux fourches caudines des écologistes. Ceux-là mêmes qui ne comprennent rien à rien de la chose agricole mais font pousser leurs légumes sans eau, sans pesticide, dans le monde ouaté de leurs fantasmes. Et voudraient que l’agriculture française, forte de ses qualités sanitaires, de sa performance technique et économique, adopte ce schéma délétère, irréaliste, replié sur soi, qui l’affaiblirait et la mettrait à la merci du reste du monde.
Alors, merci Jean-Paul, d’avoir tenu bon toutes ces années, par-delà la fatigue et le découragement qui saisit parfois les hérauts. D’avoir rappelé que nous, agriculteurs, avons le droit à la reconnaissance des services que nous rendons à la société par notre labeur quotidien.
Manuel Ruperez