La Catalane des éleveurs dans le dur [par Yann Kerveno]
L’exercice 2019 n’aura pas été un grand cru pour la Coopérative catalane des éleveurs qui espère être à l’équilibre en 2020.
“Nos comptes ne sont effectivement pas à l’équilibre pour l’année écoulée, nous enregistrons une perte d’environ 80 000 euros pour l’exercice 2019” explique Tony Baurès, président de la coopérative. Pour expliquer le déficit, il tient alors à préciser que les prélèvements de l’entreprise sur les animaux n’ont pas bougé depuis une bonne dizaine d’années maintenant et qu’une des conséquences, c’est justement cette plus grande dépendance des résultats à la vigueur du marché. “80 000 euros sur un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros ce n’est pas énorme et c’est un choix que nous avons fait parce que la coopérative est au service de ses adhérents et pas le contraire” justifie-t-il. “Théoriquement nous devrions être à l’équilibre cette année, mais si nous n’y parvenons pas nous serons obligés de réévaluer le montant de ces prélèvements.”
Pour revenir à l’équilibre, la coopérative a engagé plusieurs chantiers dans une année marquée jusqu’ici par deux crises, celle de la 116 qui a obligé à de coûteux détours par le Puymorens pour livrer les animaux à l’abattoir de Perpignan et celle de la Covid-19 qui a rendu la commercialisation des animaux plus difficile avec la fermeture de la restauration, qu’elle soit collective ou commerciale pendant près de trois mois. “Malgré cela nous ne nous en sommes pas trop mal sortis en trouvant des débouchés, pour les veaux primeurs ou pour les agneaux de Pâques, pour le reste, ça a été plus laborieux mais nous sommes parvenus à vendre tous les stocks.”
Solaire, restaurant, Guasch…
La situation est aujourd’hui plus complexe sur les broutards comme nous en faisions écho la semaine passée dans ces mêmes colonnes. Si les animaux sont partis correctement vers l’Espagne, c’est là-bas que cela coince aujourd’hui, les débouchés d’Afrique du Nord étant en particulier complexes à approvisionner. “Nous sommes un peu inquiets parce-que les cours sont bas, entre 2,10 et 2,60 euros, que nous n’avons sortis que 60 à 70 % des broutards que nous avons à vendre et que vont maintenant arriver sur le marché les veaux du Massif Central.” La coopérative a aussi coupé dans ses coûts en mettant fin au service de vente par correspondance qu’elle exploitait et embauché depuis le premier octobre Stéphane Guasch pour porter de nouveaux projets. “Il aura plusieurs missions, la première étant de renouer des liens avec les clients finaux de notre coopérative, c’est-à-dire les bouchers, pour mieux connaître leurs attentes, mieux planifier les abattages, discuter aussi avec les collectivités pour mieux faire coïncider leurs demandes avec nos moyens et nos productions. En plus d’une grande remise à plat de nos marques pour trouver une lisibilité qu’elles n’ont pas encore”.
D’autres projets sont dans les tuyaux, parfois assez anciens, comme l’ouverture d’un restaurant à côté du magasin Ah la laiterie à Err et la création d’un bâtiment photovoltaïque sur le site.