Guy Jaubert : “Il faut que nous raisonnions collectif”
Guy Jaubert, président des Vignerons Indépendants des P.-O. et de la Région Occitanie, revient sur quelques interrogations roussillonnaises.
Quel regard portez-vous sur la récente élection au CIVR ?
Je tenais à préciser certaines choses. Vous avez écrit dans l’Agri qu’il n’y avait pas eu d’unanimité lors de ce vote et c’est vrai que ce sont les vignerons indépendants qui ont été à l’origine de cela. On m’en a d’ailleurs ironiquement remercié. Mais je tenais à préciser donc que le vote s’est tenu à bulletin secret et qu’il y a eu six abstentions alors que les vignerons indépendants n’ont que cinq représentants au conseil de direction de l’interprofession. Ensuite, une abstention n’est pas un vote contre, il ne faut pas tout mélanger et nous n’avons pas donné, la fédération n’a pas donné de consigne de vote. Mais c’est probablement un vote qui souligne le manque de concertation avant l’élection, nous avons eu accès au projet le vendredi soir pour un vote dès le lundi. Si nous avions eu plus de temps, l’approche de certains sujets aurait pu être différente. Mais malgré cela, ce n’est pas bloquant, nous ferons tout ce qu’il faut pour que cela fonctionne. Je suis très optimiste parce que je suis sûr que cette concertation aura lieu et que notre force réside dans notre diversité.
Comment évaluez-vous le projet présenté par Stéphane Zanella ?
Il faut que nous raisonnions collectif, que nous avancions avec toutes les entreprises sans oublier celles qui font briller le Roussillon à l’étranger et qui ont besoin du CIVR comme les autres. Sur la question de la réduction des cotisations, je pense qu’il faut être prudent, regarder les conséquences à court mais aussi à moyen terme. Une économie fera naturellement plaisir à tout le monde en ce moment mais si nous voulons avoir de l’ambition il nous faudra quand même des moyens.
Vous souhaitiez aussi réagir au plan de la coopération viticole…
Oui, j’ai un peu l’impression que ce plan, dont vous avez parlé, concerne l’ensemble de la viticulture du département. Mais ce n’est pas le cas, on parle bien là d’un travail interne aux coopératives. Ce qui se passe est très important pour la coopération et je suis heureux qu’ils aient pu entamer cette démarche, mais il ne faut pas confondre avec le projet de filière qui doit être mis en place, avec l’ensemble des opérateurs, les coopératives, les vignerons indépendants, le négoce… Et il faut que ce projet ne soit pas porté seulement par le CIVR, il faut une assise plus large.
Propos recueillis par Yann Kerveno