Fruits : foutu printemps

Les conditions météo exceptionnelles de ce printemps entament la récolte de cerises et pèsent sur les abricots précoces.

La pluie offre un terrain magique pour le mildiou et l’oïdium, mais elle provoque aussi des dégâts sur les cultures plus avancées. C’est le cas des cerises qui éclatent sous le coup des trombes d’eau. Prévues pour arriver fin avril, elles ne sont finalement arrivées que mi-mai sur le marché. “Les pluies ont provoqué beaucoup d’éclatements et comme il pleut tous les deux jours 10 ou 20 millimètres, c’est très compliqué pour les producteurs. Il y a tellement de tri à faire qu’en une matinée, à quatre cueilleurs, il ne rentre parfois que 30 kilos de fruits” détaille Éric Hostalnou, chef du service fruits et légumes de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. La Chambre a d’ailleurs organisé une tournée de vergers avec la Direction départementale des territoires pour évoquer l’éventualité de la constitution d’un dossier de calamités agricoles. “Pour autant, c’est une procédure qui ne concernera qu’une quinzaine de producteurs du Vallespir et deux ou trois ailleurs, plus spécialisés.” Pour les autres, le verger de cerisiers n’étant qu’une diversification, ils auront du mal à remplir les conditions d’éligibilité.

Éclatement sur les abricots
Et comme la coupe n’était pas assez pleine, les conditions météo du moment sont aussi très propices à la mouche suzukii qui ne se prive pas de faire ses propres ravages au cours de cette saison catastrophique déjà avancée aux deux tiers. Les abricots ont, eux aussi, souffert des pluies, au moins les variétés les plus précoces dont la récolte vient de débuter. Comme pour les cerises, ce sont des phénomènes d’éclatement des fruits qui sont signalés. Quelques soucis de qualité sont aussi apparus sur les nectarines. Pour les artichauts, après les craintes liées au début du confinement, la saison s’achève sur un bilan positif, des rendements corrects et des prix qui se sont maintenus tout au long du printemps avec de bons écoulements en grande distribution. Dans les productions d’hiver, la grosse gamelle a été pour les salades destinées à la quatrième gamme à cause de la fermeture de la restauration. Avec, à la clé, la destruction de rotations entières.

Yann Kerveno

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