Fruits à noyaux : prévisions de récoltes 2018
Abricots : seule l’Espagne progresse
Cette année, les besoins en froid ont été satisfaits mais les conditions climatiques des mois de février et mars n’ont pas été favorables. Le gel, le froid, les pluies ont globalement pénalisé le potentiel de production, sans parler du phénomène d’alternance naturelle qui joue sans doute également après une année de surproduction. Le déficit de production devrait être plus marqué sur le créneau précoce.
Même s’il est difficile de faire des prévisions à ce stade, si la différentiation des fruits n’est pas encore achevée, les premières données montrent pour 2018 au niveau européen un recul de 18 % par rapport à 2017 avec près de 558 000 tonnes attendues contre 679 817 l’an passé. Ce chiffre représente une augmentation de 8 % par rapport à la moyenne 2012-2016. Même si la production est impactée par des problèmes conjoncturels, le verger européen d’abricotiers se modernise, se développe. Ce qui explique que la prévision 2018 reste supérieure à la moyenne.
Au niveau des différents pays, par rapport à 2017, c’est l’Italie qui baisse le plus avec – 33 %, (201 138 tonnes en 2018 contre 302 453 en 2017) suivi de la France avec – 14 % (130 522 tonnes en 2018 contre 142 700 en 2017) et la Grèce avec -12 % (79 800 tonnes en 2018 contre 90 200 en 2017). Seule l’Espagne voit sa production augmenter avec + 9 %. (142 700 tonnes en 2018 contre 130 522 en 2017).
Pêches-nectarines : seule la France fournit ses prévisions
Pour la deuxième année, à l’occasion du Medfel 2018, seules les prévisions de récolte des pêches et nectarines françaises ont été diffusées. En effet, au contraire de certains de leurs collègues européens, les représentants de la production française, l’AOP pêches et abricots de France, ont décidé de maintenir leur engagement et élaborer des prévisions de récolte avec l’appui des services du ministère de l’Agriculture. La filière française considère qu’elle a besoin de ces données à cette date et que le report de cette date pourrait pénaliser une bonne préparation de la campagne et les échanges entre les opérateurs commerciaux.
Après un mois de janvier exceptionnellement doux, les mois de février et mars ont connu une succession de vagues de froid, de gelées, d’épisodes pluvieux qui ont affecté les volumes et sans doute retardé les premières récoltes. Ce sont donc les variétés à floraison précoces qui étaient au stade pleine floraison à cette date qui ont été les plus touchées. On peut également noter que précocité de floraison ne signifie pas obligatoirement précocité de maturité. Même si ces deux critères sont souvent corrélés, ce n’est pas toujours le cas et on trouve donc des variétés de saison, voire tardives, qui sont à floraison précoce, ce qui en y réfléchissant bien s’appelle prendre des risques “inutilement”… Le déficit lié au gel qui est donc particulièrement marqué sur les variétés à floraison précoces sera plus prégnant en début de saison, mais sera également sensible tout au long de la campagne. De plus certaines variétés à maturité précoce ne sont pas à floraison précoce et ont donc été épargnées par le gel. On ne devrait donc pas avoir un retard au démarrage de la saison de production, en tout cas lié aux pertes suite au gel.
La production française de pêches-nectarines est estimée à 195 000 tonnes (contre 215 864 tonnes en 2017) soit une baisse de 10 % et 14 % par rapport à la moyenne 2012-2016. Cette baisse est surtout conjoncturelle mais aussi un peu structurelle avec une baisse des surfaces liée à des problèmes sanitaires et/ou économiques. Pour les pavies, la production 2018 est légèrement inférieure à celle de 2017 avec 5 000 tonnes (- 9 %) et inférieure de 7 % à celle de la moyenne 2012-2016.
(Informations communiquées par Éric Hostalnou responsable du secteur arboricole à la Chambre d’agriculture des P.-O.)