Fête de l’artichaut 2022 : le “Roi” de Salanque est de retour ! [par Thierry Masdéu]

Tout comme pour le bouquet à clochettes, la date du 1er mai signe l’incontournable fête catalane de l’artichaut. Initialement mis à l’honneur voilà près de 30 ans par l’Association des producteurs des 4 vallées, le Centre cantonal des jeunes agriculteurs de la Salanque, la mairie de Claira, l’Association des producteurs agricoles pour la vente directe et la Chambre d’agriculture des P.-O., cette manifestation festive a su conserver son caractère paysan et attractif.

Autour de ce légume-fleur, sacré roi de la journée, la mission des festivités permet de valoriser auprès du grand public les productions et métiers agricoles, tout en lui proposant des dégustations, activités ludiques et autres stands de produits locaux et artisanaux. Pia, Saint-Hippolyte, Torreilles, etc., itinérante il y a encore une vingtaine d’années, où elle prenait place sur les différentes communes de Salanque, cette fête agricole, qui attire chaque année près de 10 000 visiteurs, s’est définitivement ancrée depuis 2013 sur la commune de Sainte Marie la Mer, au baladoir Agora qui jouxte la plage. Cette année, après deux ans de privations dues à la crise sanitaire de la Covid-19, la 27e édition de la fête de la “Carxofa” est de retour en Salanque, berceau de cette culture. “Nous sommes très heureux d’avoir pu relancer cet événement festif de l’artichaut qui est très attendu sur le secteur, mais aussi dans le département, à la fois par les agriculteurs et le grand public !” annonce avec fierté et entouré des producteurs organisateurs, Marc Parent, nouveau président des Jeunes Agriculteurs du canton Salanque, qui vient de succéder à Sylvain Ferrer. “D’autant qu’il y a quelques années, nous avions de nombreuses fêtes estampillées JA, comme celle de la cerise, de l’abricot, ou de la pêche ! Alors qu’aujourd’hui, celle de l’artichaut est la seule qui nous reste. Il est primordial de continuer à la préserver et à la pérenniser !”

Cette journée sera aussi l’occasion pour le grand public de visiter l’exploitation de Ludovic Combacal, président de l’organisme de gestion de l’IGP Artichaut du Roussillon, sur la commune de Torreilles. Un bus d’une trentaine de places, affrété par la Chambre d’agriculture des P.-O., assurera une navette à 11 h 00 et l’après-midi à 15 h 00 pour toutes les personnes préalablement inscrites. Cet événement, qui favorise aussi des échanges privilégiés entre le public et les agriculteurs, permet de faire découvrir et apprécier les valeurs gustatives de ce légume qui est de moins en moins consommé. “D’année en année, on constate effectivement une baisse de la consommation de l’artichaut et ce type de festivité nous permet de ralentir cette tendance. Notamment chez les plus jeunes qui viennent souvent en famille et découvrent les façons différentes de le consommer” témoigne le nouveau président, producteur d’artichauts sur 5,5 hectares à Villelongue de la Salanque.

Yannick Parent récolte ses artichauts à Villelongue de la Salanque

Transmettre une culture patrimoniale

Calicot, Pop-Vert, Salambo, ou encore Petit violet, l’ensemble des variétés produites dans le département sont représentées et près de 6 tonnes, crues ou cuites, sont écoulées durant cette journée. Une dynamique à laquelle participe également une quinzaine de restaurateurs de la zone*. “Une semaine avant et durant la fête, des restaurateurs jouent aussi le jeu en proposant des menus à base d’artichauts”, souligne avec enthousiasme Lauriane Pallure, qui après avoir œuvré une quinzaine d’années à la tête de l’organisation de cet évènement, passe le flambeau aux nouveaux membres JA du canton salanquais. “Même aux menus des cantines des écoles de Sainte Marie la Mer, l’artichaut est proposé aux enfants ainsi qu’un quiz pour qu’ils apprennent à mieux le connaître !”

Comme aime à le souligner Marc Parent, cette agriculture de plein champ, emblématique de la Salanque, reste bien enracinée dans le patrimoine des pratiques culturales catalanes. “En 200 ans, pratiquement rien n’a changé, d’ailleurs mon arrière grand-père, mise à part la mécanisation qui s’est modernisée, utilisait les mêmes méthodes culturales que je pratique aujourd’hui et qui correspondent quasiment au cahier des charges de l’IGP, l’indentification géographique protégée, même les variétés ont très peu évolué !” Tradition, transmission et promotion, les clés d’une réussite agricole pour un légume qui, malgré la baisse des installations et les aléas climatiques de ces derniers jours, sera de la fête pour perpétuer sa descendance…

* https://www.saintemarielamer.com/wp-content/uploads/2022/04/restaurants-participants.pdf

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