Élections européennes : finalement c’est “La Piste aux étoiles”
Puisque le berger Béarnais n’a pu, car aucune banque n’a voulu risquer ses deniers dans sa candidature, se présenter aux élections européennes, me voilà obligé de reconsidérer les propositions de suffrages qui s’offrent à nous en cette Saint Zacharie, Béranger et autre Godon ou Eleuthère. Date qui correspond également, et ce n’est pas le plus beau cadeau que nous puissions leur offrir, au jour de la Fête des Mères. Voici donc ce que nous avons en magasin pour désigner celles et ceux qui vont décider de notre avenir au sein de cette communauté de destins où, à bien y regarder, je n’ai retenu de la mandature précédente que le départ des Anglais.
Avec plus de 47 millions d’électeurs mobilisés pour désigner 79 eurodéputés, 34 partis, pour la plupart aussi éphémères que leurs gesticulations, sont donc sur la ligne de départ. Des parlementaires qui percevront, avant impôt, une indemnité mensuelle de 8 484 euros adossée, s’ils sont assidus et siègent 4 jours en séance plénière, à 1 216 euros d’indemnité forfaitaire. S’ils siègent les jours de commission, l’enveloppe peut atteindre 2 500 euros. Précisons encore que les déplacements sont remboursés et que chaque député perçoit en plus de ces indemnités une prime de frais généraux fixée à 4 299 euros par mois. Sans oublier une enveloppe mensuelle de 21 209 euros utilisable pour rémunérer ses assistants parlementaires. Si l’on considère le revenu moyen du Français qui va sacrifier à ses occupations dominicales pour élire son futur député préféré, nous pouvons en déduire qu’il fait, sans aucun doute, preuve d’une belle générosité.
Des équilibristes, quelques clowns, des bêtes féroces, des illusionnistes…
Nonobstant cette bonté qui n’est pas forcément réciproque, essayons de démêler l’écheveau de ces candidatures. Nous avons ici affaire aux partis que nous qualifierons de classiques, même si l’élection peut porter à confusion avec l’effigie du président de la République vantant les mérites d’un mouvement dont nous tairons le nom pour respecter cette neutralité si chère à la Constitution. Arrivent ensuite les extrêmes avec ceux qui veulent moins d’Europe et ceux qui n’en veulent plus. Sans oublier, bien sûr, ce chanteur qui n’aurait peut-être jamais du quitter “La maison du bonheur”, un “Parti Pirate”, un mouvement espérantiste, un autre composé de jeunes de moins de 30 ans, des animalistes, des Gilets jaunes, de nombreux courants écologistes et, entre autres, laïcité oblige, les Démocrates Musulmans. 34 listes, approchez mesdames et messieurs, qui se produiront dans votre bonne ville dimanche prochain avec des numéros d’équilibristes et de trapézistes, des dompteurs, des magiciens, des funambules, quelques clowns plus ou moins augustes, des acrobates, des animaux savants, des bêtes féroces, des jongleurs, des spécialistes de la cavalerie et beaucoup d’illusionnistes. La “Piste aux étoiles”, en quelque sorte, sous le chapiteau d’une bannière européenne qui brille au firmament des nations et qui, le temps d’un petit dimanche tous les 5 ans, vient solliciter note infinie mansuétude et notre bienveillante absolution.