“Délinquance environnementale” [par Jean-Paul Pelras]
Le président de la Chambre d’agriculture du Lot et Garonne Serge Bousquet-Cassagne, et Patrick Franken, ex-président de la Coordination rurale ont été, le 10 juillet à Agen, respectivement condamnés à 9 et 8 mois de prison ferme pour la construction illégale d’une retenue d’eau destinée à l’irrigation. La Chambre d’agriculture à été condamnée à 40 000 euros d’amende. Les deux prévenus, qui ont fait appel, devront s’acquitter de 7 000 euros, leurs sursis antérieurs de 4 et 14 mois ont été révoqués. Quatre associations s’étaient portées partie civile dont France Nature Environnement qui, par la voix de son avocate, qualifia les deux agriculteurs de “délinquants environnementaux”.
Rappelons qu’un arrêté préfectoral avait autorisé les travaux en juin 2018. Travaux qui furent annulés trois mois plus tard après une volte face bien mystérieuse des ministères de l’Agriculture (Stéphane Travert) et de la Transition écologique (François de Rugy). D’où le caractère devenu politique de cette affaire dite “du lac de Caussade”, le homard ne supportant peut-être pas l’eau douce. Cette eau qui permet pourtant de sauver les cultures dans un contexte où le paysan permet de garantir notre sécurité alimentaire.
Autre chose, le 16 juillet dernier un viticulteur varois a essuyé en pleine nuit deux tirs à la carabine dans son pulvérisateur alors qu’il traitait la vigne. Nous pouvons aussi parler ici de délinquance environnementale. Sauf qu’il ne s’agit pas de celle qui nous permet de manger, mais de celle qui peut tuer.