Coronavirus : la vigne n’attendra pas
Pas de commerce, pas de trésorerie, mais il faut continuer à préparer le printemps.
Pour les vignerons indépendants, la crise commence à ressembler à un creux sans fin. Heureusement qu’il reste les travaux à la vigne. « On ne fait presque plus rien au niveau du commerce parce que les restaurants et les bars sont fermés, donc on essaye de rattraper l’administratif en retard et sur les travaux agricoles qui, eux, ne s’arrêtent pas » témoigne Pierre Schneider du Château Saint-Nicolas à Ponteilla. La difficulté, tous en témoigne, c’est que ce coup d’arrêt de la commercialisation vient s’ajouter à une situation de marché déjà dégradée par le contexte, marché chinois, Brexit… « La vigne ne peut pas attendre, nous devons travailler, investir dans la prochaine vendange. Les mesures de report ou de chômage partiel sont inadaptées pour nous » ajoute-t-il. Le nerf de la guerre, c’est la trésorerie. « Aujourd’hui nous travaillons sur nos réserves personnelles. »
Pas de transport
À Montbrun dans les Corbières, Alexandre They, président des vignerons indépendants de l’Aude ne dit pas autre chose. « Les clients annulent ou reportent les commandes. Nous sommes à zéro activité commerciale. Les transporteurs n’ont pas suffisamment de chauffeurs disponibles. Même les travaux à la vigne se compliquent. Les saisonniers se font rare pour assurer la fin de la taille et les travaux de printemps, se font très rares, pour beaucoup la pose de la confusion sexuelle des papillons est un casse-tête. Il y a aussi eu du stockage, comme pour le papier toilette, sur les produits phytos, il y a des ruptures sur pas mal de références. La vigne elle, continue son cycle et avance tous les jours un peu plus. Il faut se poser et repenser le travail au jour le jour. »