Banyuls : 25 hectares sauvés [par Yann Kerveno]

Le groupement foncier de la cave de l’Étoile a acquis 25 hectares depuis sa création. Mais le développement est bridé par le manque de main d’œuvre.

Si la cave de Rasiguères innove en créant une société coopérative d’intérêt collectif pour faire du portage foncier de vignes promises à disparaître, elle n’est pas la seule à s’y consacrer dans le département. La cave de l’Étoile, sur le cru Banyuls, a créé un groupement foncier viticole il y a six ans pour remplir la même mission. “Nous sommes parvenus à attirer 108 investisseurs depuis le début” se réjouit Jean-Pierre Centène, président de la cave banyulencque. Au total, ce sont plus de 600 000 euros qui ont ainsi été collectés, chaque part du groupement foncier valant 3 000 euros. “Jusqu’ici, c’est une super réussite. Nous procédons à l’achat de vignes de vignerons qui partent en retraite par exemple et qui sont intéressantes qualitativement parlant. Nous avons ainsi acheté plus de 25 hectares, ce qui, pour le cru, est extrêmement significatif compte tenu de la modestie habituelle des surfaces détenues par les vignerons.”
Pour autant, si acheter des vignes est une chose, les faire travailler et produire en est une autre. “Cette année, nous n’achèterons pas de nouvelles parcelles parce que nous n’avons pas de quoi les faire travailler” ajoute Jean-Pierre Centène.

Intérim, navette…

“Trouver de la main-d’œuvre pour travailler la vigne est difficile en soi et à cela s’ajoute un problème propre à la Côte Vermeille, celui du logement de ces travailleurs qui est rendu quasi impossible par les prix pratiqués en saison entre Collioure et Cerbère. Nous avons essayé de trouver une société d’intérim, nous planchons aussi sur la création d’une navette qui pourrait faire la liaison entre Argelès et même Perpignan pour aller chercher et ramener les gens qui voudraient bien venir travailler dans nos vignes… Mais c’est un problème qui touche tous les secteurs d’activité ici et pas seulement la vigne” reconnaît-il.

Les vins issus de ces vignes sont principalement destinés à la production de Banyuls jeunes, des rimages “qui connaissent un bon succès sur le marché.” Début juillet, les amis de l’Étoile, c’est le nom du groupement foncier, ont tenu leur assemblée générale, près d’une centaine de membres étaient présente. “C’est bien le signe que les gens sont attachés à ce patrimoine, parce que ce n’est probablement pas la rémunération, 4 % de leur capital en vin, qui constitue leur motivation principale mais plutôt leur attachement à notre terroir et ses paysages !”

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