Aux organismes qui “boudent” L’Agri ! [par Jean-Paul Pelras]

Voilà, l’an prochain à cette période, au bout d’une carrière dite longue (et parfois rocambolesque), je serai en retraite depuis quelques semaines ou quelques mois. Et ce, pour le plus grand bonheur de ceux qui ne me supportent plus, parmi lesquels quelques dirigeants du cru dont la médiocrité est souvent inversement proportionnelle à l’efficience de leurs responsabilités. Le temps de “l’avant” étant arrivé, les réjouissances peuvent donc débuter !

Nul n’est prophète en son pays, voilà plus de 30 ans qu’en ce qui me concerne l’adage se vérifie. Il se vérifie jusque dans les colonnes de L’Agri où nous sommes, depuis quelques temps, privés de “réclames”. Ou comment ne pas se poser certaines questions quand la campagne de publicité commandée à la presse hebdomadaire et quotidienne locale par le Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon sur le Festival Bacchus ne nous est pas destinée.
Les responsables du CIVR nous répondront certainement, avec la formule qui convient, que le lectorat de L’Agri n’est pas concerné par ce type d’annonce, ou quelque chose dans le genre. Nous lui rétorquerons que le maraicher de Pézilla, le vigneron de Rivesaltes ou l’éleveur d’Osseja peut, lui aussi, être intéressé par les prestations de Charlie Winston, de Zazie, de Sanseverino ou de Christophe Maé. À fortiori puisque, même s’il n’a pas été tiré au sort pour vendre et promouvoir son vin lors de cet évènement, il acquitte (s’il est vigneron) les Cotisations volontaires obligatoires permettant de financer les actions de l’interprofession. À l’instar du CIVR, d’autres organismes professionnels ou institutionnels “boudent” L’Agri et préfèrent confier leurs insertions à nos concurrents dont certains, est-il de nécessaire de le rappeler, préfèrent parfois les idéaux écologistes au bon sens paysan. Ce bon sens paysan dont L’Agri ne s’est jamais départi depuis quelques années en dénonçant, au quotidien, le dogme environnementaliste, mais aussi les incohérences politiques ou l’acharnement administratif.
Nous le faisons en exerçant notre métier de journaliste. Ce qui nous vaut souvent quelques inimitiés de la part des écologistes n’appréciant pas nos éditoriaux. Mais aussi de la part de quelques responsables professionnels, lorsque nous relayons l’actualité, avec ou sans guillemets. Quitte à décevoir ou à irriter ceux qui souhaitent la dissimuler.

Et pourtant, L’Agri, sans percevoir la moindre subvention publique, bat des records d’audience sur internet et sur les réseaux sociaux, avec des centaines de partages journaliers, des milliers de vues et de commentaires qui approuvent notre ligne éditoriale. Un plébiscite que nous devons également à la résonnance médiatique de nos publications. Pour évoquer quelques récents relais, L’Agri fut cité la semaine dernière sur CNEWS par Pascal Praud qui reprit à l’antenne la tribune adressée à l’écologiste Camille Étienne, mais aussi sur RTL par Alba Ventura qui consacra son éditorial à cette lettre également publiée dans le Point. Le Point qui, par l’intermédiaire de Géraldine Woessner, m’accorde depuis plus de trois ans une tribune environ tous les deux mois. L’Agri fut également cité dans L’Opinion, sur LCI, régulièrement sur Sud Radio comme encore récemment dans La matinale au micro de Patrick Roger, ainsi que dans de nombreuses parutions spécialisées ou non, régionales ou nationales. Que de chemin parcouru en une dizaine d’années avec, encore dernièrement, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, qui décroche son téléphone pour nous encourager à continuer. De Mac Lesggy (M6) sur Twitter au navigateur Marc Thiercelin sur Facebook, en passant par le réalisateur et fils d’agriculteur Édouard Bergeon (Au nom de la terre) jusqu’à Pierre Lescure ou Jacques Attali, nombreux sont ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux et prennent, de facto, connaissance de l’actualité et du contexte agricole.

Alors, dommage. Oui, dommage d’avoir à déplorer le manque de considération local à l’égard d’un journal qui fait le job et défend la profession, toutes filières confondues, semaine après semaine, avec les moyens du bord et les difficultés auxquelles, par manque de soutien financier, il se trouve parfois confronté.
Voilà ce que je voulais vous dire aujourd’hui pour que vous preniez la mesure de notre abnégation et de notre volonté, quand le mépris et l’indifférence prévalent parfois sur le soutien, la reconnaissance et la lucidité.

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