Affaire Midi Libre : Le Syndicat des Vignerons contre-attaque !
C’est avec une surprise sans nom que les vignerons occitans ont découvert, en Une du Midi Libre, qu’une bouteille de vin, d’appellation Fitou, pouvait être utilisée afin d’illustrer un titre alarmant : « La région cumule les excès ». La lecture de l’article nous apprend, effectivement, que notre belle région se hisse à la première place des territoires où il fait bon d’être dépendant. Tabac, alcool, drogue, toutes les substances y passent, et le palmarès est peu glorieux !
Pourtant, la stupeur ne vient pas du contenu de l’article mais de son image d’illustration. En effet, l’on y voit un homme, allongé, sur un trottoir, dans un état que l’on ne peut qu’imaginer. A côté de lui, paquet de cigarette, bout de pain, cannabis et bouteille de vin… de Fitou !
On l’apprendra plus tard, mais ce photomontage déclenche l’ire des vignerons gardois et héraultais, lesquels déversent du marc de raisin devant les locaux du canard nîmois, lesquels sont reçus par le canard montpelliérain qui jure ses grand dieux vouloir faire amende honorable. Dans l’Aude, la colère du Président du Syndicat des Vignerons rappelle celle connue en novembre 2020, après un article tout aussi scandaleux publié par L’Indépendant. Le téléphone sonne. « Surtout pas de vagues, ils vont nous faire de la pub » (lisez, des articles complaisants).
La moutarde n’en finit plus de monter ! Notamment quand on sait que « le vin, produit de la vigne, les terroirs viticoles […] font partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France » (article L.665-6 du Code Rural et de la Pêche Maritime).
Après les actions symboliques sur le terrain, auxquelles nous adhérons sans aucune réserve, nous avons décidé d’aller plus loin. C’est pourquoi nous intentons une action civile, contre le journal Midi Libre, et sa maison mère, le Groupe La Dépêche. Groupe (rappelons-le), présidé par un certain JM. Baylet, homme politique et ancien ministre (tenez-vous bien) de la ruralité !
Le Syndicat des Vignerons de l’Aude contre-attaque donc, et sur le terrain judiciaire cette fois, au motif d’une atteinte grave portée à l’image de la viticulture, et du vin audois en particulier.
Nul besoin de dénigrer notre noble produit pour prévenir des dangers de l’alcoolisme. Car la loi est claire : « les campagnes d’information menées dans le cadre de la lutte anti-alcoolique doivent comporter des messages de prévention et d’éducation. Ces messages ne doivent pas présenter de caractères discriminatoires entre les différents produits » (article L.3311-3 du Code de la Santé Publique). Car qui peut dire que le vin, qu’il soit de Fitou ou d’ailleurs, est le seul responsable des ravages de l’alcoolisme en France ? Mais c’est un photomontage bien plus complexe à réaliser, dans une feuille de chou qui préfère le sensationnalisme au journalisme…
Qu’on se le dise désormais, quiconque souhaite faire son beurre sur le dos des vignerons, se frottera au Syndicat des Vignerons de l’Aude, tant sur le terrain que devant le juge !
Communiqué du Syndicat des Vignerons de l’Aude.