Clap de fin pour la station de Tresserre [par Yann Kerveno]

La rumeur courait depuis plusieurs mois, la station d’expérimentation viticole de Tresserre va déménager et le domaine sera probablement mis en vente.

À défaut d’être un coin de paradis, la station viticole expérimentale de la Chambre d’agriculture de Tresserre est un bel endroit, posé sur les hauteurs du Boulou, entre Albères et Aspres. C’est là que sont menées toutes les expérimentations qui servent à irriguer ensuite techniquement les vignerons. Cépages étrangers, expérimentation phyto, vinification, recherche de nouveaux clones, la palette est large et très connectée au contexte des Pyrénées-Orientales. L’ensemble de ces expérimentations étant assuré par le service Viticole de la Chambre d’agriculture, le domaine étant, lui, propriété du Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon. Que se passe-t-il alors aujourd’hui ? On devrait en apprendre plus ce mercredi 20 octobre, mais voici les grandes lignes.

Selon nos informations, un accord a été trouvé pour “déménager” toutes les expérimentations liées à la vigne, le matériel végétal donc, vers le complexe du Lycée agricole de Rivesaltes sur un parcellaire acquis par la SAFER à cet effet. Le travail de la vigne sera effectué par le Lycée et les plantations, qui doivent survenir dès ce printemps, seront financées par le CIVR. Les expérimentations menées directement chez les vignerons partenaires ne sont-elles pas concernées par ce mouvement et se poursuivront telles que prévu. Et la vinification ? Pour l’instant, et toujours selon nos informations, aucune solution n’a été trouvée, au moins pour le court terme.

Vendre pour faire baisser les CVO

Pour David Drilles, président du Syndicat des vignerons, cette décision va dans le bon sens. “La station était un peu vétuste, le site de Tresserre n’a plus d’avenir en tant que station de recherche, parce que cela coûte cher et ce d’autant que la viticulture du département a beaucoup décliné depuis dix ans. Est-ce que 1 100 vignerons ont besoin d’un outil comme ça” s’interroge-t-il ? “Mais nous avons bien entendu toujours besoin de recherche, en vinification pour sortir de l’impasse des muscats, à la vigne pour économiser le palissage… Il y a plein de sujets important pour nos vignerons qui sont confrontés à des difficultés économiques importantes depuis des années…”

Et que deviendra la station ? “Une fois le déménagement terminé, le domaine a vocation à être vendu et l’apport financier qui sera tiré de la vente doit permettre au CIVR de baisser substantiellement les contributions volontaires obligatoires sans couper les financements de promotion de nos vins” poursuit David Drilles. Une manière de soulager la trésorerie des vignerons sans obérer la capacité de communication de l’interprofession. La question des CVO est d’ailleurs au menu des négociations interprofessionnelles triennales en cours et qui doivent s’achever à la fin de l’année. Contactés en fin de semaine dernière, Fabienne Bonet, présidente de la Chambre d’agriculture et Stéphane Zanella, président du CIVR, n’ont pas trouvé le temps de nous rappeler pour donner suite à nos sollicitations.

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