Si j’étais Brigitte…

Si j’étais Brigitte, je lui dirais de s’asseoir 5 minutes et d’écouter ce que l’on dit de lui d’Hendaye à Lille, de Brest à Marseille, de Perpignan à Paris. Oui, je lui dirais d’écouter ce que l’on pense de ce jeune homme inexpérimenté, un peu arrogant, condescendant et trop sûr de lui (“Du travail d’amateur” précise, à juste titre, Bernard Lavilliers). Je lui dirais aussi de laisser tomber ses mauvaises fréquentations avec les rappeurs en maillot résille qui aiment les selfies et les braqueurs qui font des doigts d’honneur en sa compagnie, les banquiers, les barbouzes mal éduqués, les grands de Lutèce, la promo Senghor, les PDG franco-japonais.
Si j’étais Brigitte, je lui dirais tant pis pour la piscine à Brégançon, tant pis pour la vaisselle et les rideaux de l’Elysée, tant pis pour La Lanterne, tant pis pour Le Touquet. Si j’étais Brigitte, je lui dirais aussi tant pis pour ceux qui le valent bien, tant pis pour l’ISF, il faut à nouveau l’instaurer. Je lui dirais, soit raisonnable, tant pis pour les taxes sur les carburants il faut les supprimer. Tant pis pour les écologistes et tant pis si, pour les européennes, Dany refuse de t’accompagner. Si j’étais Brigitte, je lui dirais, relis tes cours d’économie et rappelles-toi qu’il faut donner du pouvoir d’achat au lieu de le juguler.

Je lui conseillerais de changer de Barbier et de ne plus écouter BFMTV
Si j’étais Brigitte, je lui dirais de bien se couvrir et d’aller au petit matin rendre visite à ceux qui, loin des grandes villes où il aime gouverner sont obligés de prendre leurs voitures pour aller travailler. Si j’étais Brigitte je lui dirais d’aller sur un barrage, partager une tranche de jambon et découper un morceau de saucisson sur l’aire d’un pouce entre deux rasades de rouge servies au gobelet. Je lui dirais d’aller voir ces paysans que l’on applaudit quand ils arrivent avec leurs tracteurs sur les manifestations, alors que ses ministres et ses portes pipes passent leurs temps à les stigmatiser dans quelques administrations.
Si j’étais Brigitte, je lui conseillerais de changer de Barbier et de ne plus écouter BFMTV. Si j’étais Brigitte, je lui repasserais son plus beau costume et je l’enverrais s’expliquer à la télévision, au lieu de laisser pourrir la situation.
Si j’étais Brigitte, je l’inviterais à regarder ce que le monde entier pense de ce jeune homme bien élevé qui laissera dans l’histoire le souvenir de quelques actes manqués. Si j’étais Brigitte je lui dirais la vérité. Parce-que la lune de miel est terminée. Parce-que la lune de fiel vient de commencer.

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