Parce que rien n’est jamais simple #5 [par Yann Kerveno]

Insécurité alimentaire

Pendant que par ici on se préoccupe de la taille des zones sans traitement, ailleurs dans le monde la faim progresse. Ou plus pudiquement dit, l’insécurité alimentaire. Elle a touché l’an dernier 155 millions de personnes en 2020, son niveau le plus élevé en cinq ans, principalement en Afrique (98 millions de personnes). La raison ? Elles sont plusieurs, des conflits armés (pour 100 millions de personnes), la crise économique liée à la Covid (40 millions de personnes dans 17 pays) et les événements climatiques. Opportunément, un plan d’investissements de 17 milliards de dollars, abondé par un groupement de banques de développement, va être mis en œuvre sur le continent africain pour améliorer la situation sanitaire. Principal objectif : doubler les rendements des cultures en place. Chez nous, entendez dans les pays développés, le marché met à notre disposition, c’est la revue américaine Wired qui nous le rapporte, des “kits hydroponiques” à installer à la maison pour “faire pousser ses légumes dans nos salons.” Enfin, au moins du basilic.

Nutriscore

Sujet qui fait couler beaucoup d’encre, et travailler les lobbies, le nutriscore sera apposé sur les repas de McDonalds dès cet été pour que les consommateurs puissent consommer en toute connaissance de cause. Si sa validité est contestée, en particulier par les producteurs d’huile d’olive, les données qu’il prend en compte pourraient être agrémentées dans les années qui viennent de nouveaux paramètres, en plus des gras et des sucres, de données concernant les additifs et les pesticides… Est-ce abuser de se demander à quoi servirait ce dernier paramètre en plus de la réglementation qui garantit l’innocuité de notre alimentation ? Bref, attendons de voir ce qui va sortir du chapeau. Quoi qu’il en est, on a parfois l’impression d’être un peu pris pour des idiots incapables de bon sens. D’ailleurs, méfiez-vous des applications, fort en vogue, qui coupent l’herbe de votre réflexion sous vos pieds. C’est le cas de Yuka, comme l’explique l’instagrameur Marmite et mon couteau, qui reproche, comme d’autres, à l’appli d’avoir adopté une méthode comptable bien trop réductrice pour être juste et… intelligente. Préférez donc le (vieux) projet collaboratif et ouvert Open Foods Facts, qui vous offre une vue étendue de la qualité des produits que vous désirez consommer (nutriscore, mais aussi indice du niveau de transformation Nova, écoscore, en plus des informations nutritionnelles et allergènes).

Riziculture

Sachez que dans l’Oise un projet existe pour lancer la culture d’orties, pendant qu’en Camargue les riziculteurs développent des rotations en intégrant du maraîchage parce que les impasses techniques liées à la restriction des usages phytosanitaires en France rendent la culture du riz moins sûre qu’elle peut l’être en Espagne ou en Italie. Avec une récolte annoncée à la baisse de 30 % cette année.
Et puisque la saison estivale s’annonce, sans tambour ni trompette mais avec masque, révisez donc votre code de conduite, si d’aventure vous veniez à vous trouver face à un ours. En clair, passez votre chemin de loin, et si c’est trop tard, ne paniquez pas et mettez vous en boule. Bonne chance !

Yann Kerveno

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