Parce que rien n’est jamais simple [2023-34]

Suisse ou Troie ?

Le fabriquant israélien de viande de synthèse Aleph Farm vient de mettre un pied en Europe, pour la première fois en demandant un dossier d’autorisation de commercialisation de ses produits en Suisse. Le choix de la Suisse n’est pas anodin puisque la start-up compte au titre de ses actionnaires, outre l’acteur Léonardo Di Caprio, la chaîne de grands magasins helvètes Migros depuis 2019. Si le process de production est maîtrisé, ce n’est pas encore demain que les steaks de synthèse empliront les rayons. La commercialisation des produits d’Aleph Farm est envisagée pour 2030, probablement d’abord dans la restauration gastronomique.

Troisième ?

Si d’aventure la Suisse venait à autoriser la commercialisation de ce type de produits, elle serait le troisième pays au monde à le faire après Singapour et les États-Unis tout récemment qui ont autorisé la mise en marché de viande de synthèse de poulet de deux producteurs, GOOD Meay et UPSIDE Food.

Stop

Aux États-Unis toujours, les parlementaires des deux parties continuent de travailler en juillet pour offrir un cadre limitant l’accès du foncier américain aux investisseurs. La loi, qui porte le nom de Booker’s Farmland for Farmers Act, interdirait de fait la possession ou la location de terres par la plupart des entreprises non agricoles, les fonds de pension ou les fonds d’investissements. L’idée des législateurs, c’est d’empêcher ces opérateurs, ils sont déjà très impliqués au marché des céréales de Chicago où ils représentent plus de 80 % des transactions, de spéculer sur les terres et de faire ainsi flamber les prix du foncier. Mais aussi de barrer la routes aux intérêts étrangers, qu’ils soient canadiens ou chinois. Les investisseurs institutionnels possèdent pour l’heure près de 16 milliards de dollars de terres agricoles, soit, au prix moyen de 3 800 $ l’acre, la bagatelle de 1,7 million d’hectares. Si elle est adoptée, cette loi sera incluse dans le Farm Bill en cours de renégociation.

L’argent n’a pas d’odeur

La justice californienne vient de condamner Ray Brewer, 66 ans, à de la prison ferme pour avoir escroqué des investisseurs au moyen d’une pyramide de Ponzi. Ce système, qui permet de rembourser les premiers investisseurs avec les investissements des seconds au lieu des bénéfices de l’activité supposée être déployée, lui aura permis de récolter 9 millions de dollars entre 2014 et 2019. Pour attirer ses investisseurs à qui il promettait 66 % des bénéfices, Ray Brewer leur vendait la construction de digesteurs anaérobies dans les élevages laitiers de Californie et dans l’Idaho. Digesteurs destinés à transformer les purins en énergie, qui n’ont, bien entendu, jamais été construits. Au lieu de cela, une fois la cagnotte engrangée, il a acheté un terrain de 4 hectares, une maison de 350 mètres carrés dans le Montana où il s’était installé en changeant d’identité. Jusqu’à ce que la police le retrouve et le fasse condamner sur 24 chefs d’accusation.

Yann Kerveno

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