Par pitié, que quelqu’un lui enlève les piles ! (Par Jean-Marc Majeau)

Vous connaissez cette situation où, invités par des amis, vous vous retrouvez dans une pièce où sévit un jeune morveux énervé, héritier de la famille, ultime merveille du monde, incapable d’avoir plus de deux minutes d’attention et en permanence occupé à inventer une nouvelle connerie, dont l’intensité exponentielle vous ferait douter de la pertinence des livres de Françoise Dolto. En général, le chenapan jouit d’une absolue impunité de la part de l’autorité parentale, persuadée qu’elle tient là un futur génie ! Rien ne m’exaspère plus que de devoir rester courtois face à cette complaisance béate, attribuée à ce genre de trublions, dont l’éducation exigerait, sans doute, quelques rafales de coup de pieds au cul, dans le but exclusif de parvenir à lui faire “fermer sa gueule” ! Au risque de contrarier tous les psychologues du pacifisme bêlant, je ne connais aucun traitement substitutif aussi efficace que celui-là ! Plus je vois Macron, plus je me persuade d’avoir devant moi un de ces gamins hyperactifs, dont on souhaite, dès le matin, qu’ils aillent enfin se recoucher  à la nuit venue ! Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais ce garçon m’épuise ! Quand De Gaulle côtoyait Eisenhower, Churchill ou Malraux, ce président nouvelet, prend aujourd’hui pour conseillers Bigard, Hanouna et Patrick Sébastien. Quand les ministres avaient pour nom Guy Mollet, Antoine Pinay ou Georges Pompidou, nous subissons aujourd’hui Castaner, Penicaud, Schiappa ou Benjamin Griveaux ! Très franchement, je me demande à quel moment nous allons considérer que nous avons “touché le fond”. Jusqu’à quel niveau nos concitoyens vont-ils accepter de subir cette démagogie galopante qui, outre le fait qu’elle ne garantit pas notre présent, a toute les chances d’obérer durablement notre avenir. Cette réaction de rejet aurait d’autant plus d’intérêt qu’elle viendrait corriger le “péché originel” représenté par cette élection aussi fulgurante que surprenante, dont j’admets avoir été, moi aussi, un des responsables. Après des décennies de turpitudes, de corruptions et d’un spectacle politique que nous ne souhaitions plus, nous avons été emportés par cette logorrhée hystériforme de bateleur de foire, séduits par la chimère d’un “nouveau monde”, en d’autres termes, celui que nous attendions !

Adolescent convaincu d’avoir un “destin extraordinaire”
Dans notre désir de constance et de socle enfin stable, nous avons cédé à l’antithèse de la rationalité ! Celle d’un adolescent impétueux et incontrôlable, absolument convaincu d’avoir un “destin extraordinaire”, une sorte de James Dean des temps modernes, incapable de s’inscrire dans autre chose que l’immédiateté de la décision, avec pour seuls objectifs ceux de se donner l’illusion d’avoir tout maîtrisé et de monopoliser de façon compulsive le temps d’antenne des médias d’information. Aujourd’hui accablés par une crise économique à venir, bien plus importante que celle qui nous avait été présentée comme une “guerre” il y a seulement quelques semaines, ignorants des conséquences réelles qui vont en découler, nous sommes transformés en victimes potentielles d’évènements que nous ne pourrons plus contrôler. Pourtant nous devrions avoir notre mot à dire. Nous devrions pouvoir maîtriser notre destin par la démocratie, sans avoir à le confier à des cerveaux en qui nous ne croyons plus vraiment. Pour différer nos craintes, certains tentent encore, et avec insistance, de détourner notre regard par des artifices informatifs allant de la présumée pression d’État concernant l’affaire Fillon, d’un projet de loi sur la limitation de vitesse à 110 km/h sur les autoroutes, sur les résultats du débat de 150 citoyens proposant l’écologie de demain, sur l’attente d’un nouveau discours d’auto satisfaction présidentielle le 14 juillet, sur un futur remaniement ministériel imminent et du retour possible de Manuel Valls aux commandes, sur l’hypothèse d’un divorce entre Macron et Edouard Philippe… STOP ! Ton lapin nous saoule, Brigitte ! Par pitié : enlève lui les batteries ! Il en va, maintenant, de notre survie !

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