Les vœux de Manu Ruperez, président de l’Agri

Une fois encore, après la crise covid et ses répercutions économiques sur l’ensemble de nos filières agricoles et artisanales, l’année qui s’annonce augure, dès le mois de janvier, une situation difficile pour nos entreprises. Difficile car la crise énergétique, qu’elle soit imputable au conflit ukrainien, aux multiples spéculations du moment ou aux lubies environnementalistes en partie responsables de la fermeture du parc nucléaire, va inévitablement impacter nos trésoreries.

Je pense notamment aux serristes contraints de chauffer avec des coûts prohibitifs leurs productions pour demeurer compétitifs et préserver les marchés. Mais aussi à la viticulture avec une hausse sans précédent du prix des matières premières. Idem pour l’arboriculture, l’élevage et la totalité de nos filières qui subissent de plein fouet la hausse du prix des intrants, des fournitures et du carburant pour les transports ou les cultures.
L’artisanat, comme nous le relatons chaque semaine dans nos colonnes, n’est pas épargné et certains secteurs risquent de devoir baisser le rideau car le poste énergie sera multiplié par 2, par 4 ou par 10.
Considérant ce contexte, il est difficile d’envisager un retour à la sérénité économique, voire sociale, pour les mois à venir. La résilience, si souvent évoquée par nos politiques et le pouvoir en place, s’est ainsi peu à peu transformée en résignation. Et chacun tente de passer le cap tout en adaptant son outil de production. Nous le faisons en rognant nos marges car nous ne pouvons, la plupart du temps, répercuter à la consommation, pouvoir d’achat en berne oblige, la hausse des charges supportée sur nos exploitations.

Le dos au mur en quelque sorte, il faut tenir en espérant des jours meilleurs, un règlement du conflit russo-ukrainien, une accalmie concernant la crise sanitaire et une reprise de l’activité économique mondiale, susceptible de permettre à la fois la relance des marchés et un retour à l’approvisionnement en matières premières. Pour y parvenir, nous devons retrouver la confiance souvent perdue envers ceux qui nous dirigent, d’atermoiements en mépris, de compromissions en 49-3, de calculs politiques en aberrations écologiques. Une écologie, omniprésente sur le plan médiatique, trop souvent préjudiciable à notre agriculture.

Semaine après semaine, L’Agri dénonce les attaques injustes et injustifiées portées à l’ensemble de nos secteurs d’activités. Des attaques qui cherchent à réduire notre accès à l’eau ou qui veulent nous empêcher de protéger nos productions. Cette ingérence permanente dans notre quotidien, de surcroît cautionnée par les ministères et les assemblées, est devenue intolérable. Elle nuit à nos professions, dénigre nos métiers, met en péril notre autonomie alimentaire et plombe, à l’international, notre équilibre commercial.
Alors que la période que nous traversons nécessite une prise de conscience, paradoxalement nous perdons un temps fou avec des mesures qui vont à l’encontre de la relance. Nous pataugeons dans un bricolage administratif et contre-productif qui affaiblit notre économie et renforce celle de nos concurrents.

C’est ce que nous dénonçons à l’Agri avec force et détermination, sans langue de bois car le temps n’est plus aux fioritures. Un engagement, des reportages, des éditoriaux, des analyses, des chroniques que je tiens à saluer au nom du conseil d’administration tout en renouvelant ma confiance au rédacteur en chef, aux journalistes, aux salariés, aux chroniqueurs et chroniqueuses qui gardent la lampe allumée là ou d’autres médias préfèrent stigmatiser le paysan et l’empêcher de travailler.

Voilà pourquoi il faut soutenir L’Agri, ce journal qui, avec plus d’un million de visiteurs sur son site internet et un lectorat qui dépasse très largement les limites de notre région, parvient à porter le message jusque dans les rédactions nationales, jusque dans les ministères, jusqu’au Sénat, jusqu’à l’Assemblée.

À nos lectrices, à nos lecteurs, à nos partenaires que sont Arterris et la Chambre d’agriculture des P.-O., à nos annonceurs privés ou institutionnels, je souhaite une belle année 2023, la santé, des solutions, des idées, des convictions et toute la réussite que nous pouvons espérer.

Manu Ruperez

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