Les “gros mots” de Jean-Paul Pelras : Canards !
Souvenez-vous, en avril 2021, dans le cadre de mes correspondances hebdomadaires, j’écrivais à Léonore Moncond’huy, maire écologiste de Poitiers qui, après avoir supprimé la subvention accordée aux deux aéro-clubs de Poitiers, justifiait cette décision en déclarant : « L’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfants, aujourd’hui ». Comme avec les maires de Bordeaux ou de Lyon qui s’en prirent au sapin de Noël et au Tour de France, le mot « écologie » rime désormais de plus en plus avec « punition ». Et voilà qu’une association de défense des animaux, PETA, veut bannir les chevaux en bois et les représentations animales sur les manèges. Et ce, afin de lutter contre la maltraitance des animaux et « célébrer involontairement » leur exploitation. Si PETA est entendue, exit donc carrousels et autres petits manèges où il suffisait de se dresser sur son destrier, qu’il représente l’équidé, le bovin, l’ovin ou le suidé, pour attraper le pompon. Précisons que des forains néerlandais ont écrit à ladite association pour lui rappeler que « ces chevaux ne sont pas vivants ».
Autre signe tout aussi inquiétant d’égarement sociétal, ce message posté sur Facebook par l’association Explore & Preserve. La cible, une course aux petits canards en plastique jaune traditionnellement organisée depuis 2018 par le Rotary club de Solliès Pont dans le Var sur le fleuve Gapeau. Moyennant 3 euros le palmipède numéroté, les participants peuvent gagner des lots tout en contribuant au soutien d’associations caritatives. Et pourtant, selon l’association environnementale : « Ces courses de canards incitent les gens à jeter dans les fleuves et les cours d’eau des objets/déchets plastique. Il y a d’autres moyens de mobiliser le public. Solliès-Pont, annulez cette tombola aquatique polluante. Cette initiative est contre-exemplaire, encouragez plutôt la collecte de déchets sur les rives, faites plutôt découvrir la biodiversité de nos cours d’eau. Pourquoi pas fabriquer avec les enfants de petites embarcations en bois et en feuilles ? Soyez créatifs, plutôt que d’encourager ce genre de pratiques ridicules. »
De leur côté, les organisateurs précisent : « On a une arrivée très organisée avec un système d’entonnoir qui permet de récupérer tous les canards. Et on fait aussi un comptage à l’arrivée, de sorte qu’aucun canard ne s’est jamais égaré ! » (Sources France 3 Provence Côte d’Azur 1/06/2024).
Nous avions déjà la censure idéologique du wokisme qui s’abat sur le cinéma en condamnant à l’idéologie du genre et à une interprétation orientée, Peter Pan, Blanche Neige ou Cendrillon. Voilà que le divertissement, fut-il bon enfant et champêtre, passe désormais à la moulinette des écologistes. Adieu donc, canards, couvées, poneys, poulains et autres petits cochons sacrifiés sur l’autel de ceux qui ne supportent ni les bons moments, ni le rêve, ni les traditions.