Le syndicat des vignerons en colère contre l’Indep.

Les vignerons audois ont déversé une remorque de marc de raisin devant la rédaction carcassonnaise du quotidien ce lundi matin.

« On en a marre de toutes ces attaques. À partir de maintenant c’est comme ça, chaque fois qu’il y aura une attaque contre la viticulture, nous passerons à l’action. » Frédéric Rouanet annonce la couleur en expliquant l’origine de la manifestation qui s’est tenue ce lundi matin à Carcassonne devant les locaux de l’Indépendant. Action qui a vu décharger une remorque de marc devant la porte est des slogans peints sur les murs. En cause, un article publié la semaine passée et intitulé 61 nuances de pesticides, relayant les résultats d’une étude sur la pollution de l’air aux pesticides par ATMO, agence dont le métier est justement la mesure de la qualité de l’air. Dans cette étude, il est précisé que 61 molécules appartenant aux trois principales familles de pesticides (herbicides, insecticides, fongicides) ont été détectées par les analyses dans l’Aude ou les Pyrénées-Orientales, sur un panel de 110 molécules recherchées. L’étude pointe aussi du doigt la plus forte exposition du département audois en regard des concentrations relevées dans les autres départements de la région Occitanie.

Hélicoptère

Mais ce qui a passablement énervé le président du syndicat des vignerons, c’est la photo choisie pour illustrer le propos, celle d’un hélicoptère pulvérisant des produits sur la vigne, laissant entendre que cette pratique est encore utilisée dans les vignobles. Alors qu’elle est en fait interdite depuis 20 ans et que les vignerons audois n’ont même pas pu y avoir recours cette année en dépit de la très forte pression de mildiou au printemps. Mais comme le précisent l’étude, et l’article, on est bien avancé une fois qu’on a détecté les molécules en question puisqu’il n’existe pas de valeurs de toxicité pour des molécules lorsqu’elles sont en suspension dans l’air. Impossible de dire donc si c’est dangereux ou non. Les mesures audoises ont de plus été réalisées en 2018-2019, année de pression du mildiou qui fait ressortir le département comme très mauvais élève ans la région avec une concentration cumulée sur un an de 600 nanogrammes par mètre cube. Soit 0,0006 milligramme par mètre cube. Sur un an. Sur les sites de prélèvement, au milieu des zones agricoles.

Pour les curieux, l’étude complète est au bout de ce lien.

 

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