Le Grand Bazar
Commençons donc par cet extrait du livre de Daniel Cohn Bendit publié chez Belfond en 1975 et intitulé “Le Grand bazar” : “Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : « Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses ? » Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même”. Ainsi parlait celui qui fut, après 1968, éducateur dans un jardin d’enfants autogéré de Francfort et qui justifia ces propos en déclarant, quelques années plus tard, qu’il s’agissait d’une “provocation contre le bourgeois”. Et voilà que le gonze en remet une couche en 1982 sur le plateau d’Apostrophes : “Vous savez que la sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique. […] Quand une petite fille, de 5 ans, commence à vous déshabiller c’est fantastique ! C’est fantastique parce que c’est un jeu absolument érotico-maniaque !” Vous en conviendrez, c’est à gerber ! À cette insoutenable légèreté de l’être, rajoutons cette tirade lancée à propos de notre drapeau national en 1968 par celui qui obtint la nationalité française en 2015 : “Il faudrait le bruler pour en faire un drapeau rouge”.
Et pourtant, voilà que celui qui fut également pendant 4 mandats successifs député européen, vient donc d’échanger avec le président de la République pour savoir s’il était ou non le candidat providentiel à la succession de Hulot. Parce que le premier d’entre nous a accepté de converser avec ce type, nous pouvons effectivement en déduire que c’est le Grand Bazar.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Titre également approprié pour commenter l’état du Landerneau politique lorsque l’on parcourt cet article, consécutif à l’entretien entre Macron et Dany le rouge, publié dans Le Figaro de dimanche : “S’il ne remplacera donc pas Nicolas Hulot, Daniel Cohn-Bendit, 73 ans, devrait en revanche s’investir en vue des européennes de 2019. « J’ai besoin de toi pour les européennes », m’a-t-il dit. Je vais voir comment aider dans une crise majeure que traverse l’Europe.”
Le Grand Bazar également dès que l’on évoque la façon dont (certains) médias sont traités depuis quelques temps quand il s’agit de couvrir une actualité politique. En effet lundi dernier, Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes rencontrait, en matinée, les professionnels de la viticulture des P.-O. Les services de l’État nous ont indiqué que la presse pouvait accéder à 10 h 10 à la première étape “médiatisée”, à savoir “la visite d’une parcelle agricole au moment de la cueillette des raisins et une démonstration de cette cueillette”. “Cette séquence sera l’occasion de prises de vue et photographies intéressantes sur une parcelle située à côté du lac de Villeneuve la Raho et face au Canigou.” Une “prise de vue” qui fut suivie à 11 h d’une réunion “non ouverte à la presse” avec les professionnels viticoles. Professionnels, dont le président du CIVR, qui est intervenu en vain auprès des services de l’État pour que nous puissions assister à la réunion et, donc, relater la teneur des débats.
Évidemment l’Agri ne s’est pas rendu à la séance photo. Car nous sommes journalistes et non attachés de presse chargés d’embellir la communication et l’image de ceux qui s’arrangent entre eux.
Nous avons inauguré ce propos par le “Grand Bazar” de Cohn Bendit. Clôturons le par cette citation beaucoup plus respectable de Francis Cabrel : “Est-ce que ce monde est sérieux ?”