Ailleurs dans les vignes du monde… Novembre 2021 [par Yann Kerveno]

À qui se fie-t-on ?

On connaît aujourd’hui le poids des réseaux sociaux dans les décisions d’achats dans tous les secteurs. C’est ce qui rend particulièrement intéressants les résultats d’une analyse de l’agence Wine Intelligence. Elle a décidé de regarder de près ce qui conditionnait, influençait les consommateurs au moment d’acheter du vin en ligne. Et ce sur différents marchés. Aux États-Unis par exemple, mais c’est valable pour la plupart des pays enquêtés, ce sont les proches ou la famille qui sont les prescripteurs numéro 1 (valable donc aussi pour le Royaume-Uni, Singapour, l’Allemagne la Chine et l’Australie, seul les consommateurs mexicains mettent en premier les moteurs de recherche). Deuxième outil de prescription plébiscité par les consommateurs, les boutiques, c’est valable en Australie, en Allemagne au Royaume-Uni et aux États-Unis. Enfin, en troisième position on trouve un panaché plus consistant, les Australiens, les Allemands et les Américains faisant confiance aux moteurs de recherche, les Chinois aux magasins, les Anglais aux revues spécialisées et les Mexicains aux réseaux sociaux. Toutefois, prévient l’étude, si l’on isole la clientèle plus jeune, alors les réseaux sociaux prennent une place prépondérante dans les prescriptions…

Freixenet a (encore) changé de propriétaire

Passé sous contrôle de l’Allemand Henkell il y a une paire d’années, Freixenet (et Henkell d’ailleurs) a changé de propriétaires début novembre avec la fin de la guerre qui occupait depuis sa mort en 2007 les descendants de Rudolf-August Oetker. Le groupe éponyme a été scindé en deux. Aux enfants du troisième mariage Henkell et Freixenet et deux ou trois autres broutilles, pour un chiffre d’affaires d’environ 2 milliards d’euros. Aux enfants du premier et deuxième mariage, le reste, dont la bière Radeberger, et un chiffre d’affaires de 5 milliards environ.

Mont’ là dessus tu verras Montmartre !

Si les vignerons d’ici louchent sur les hauts cantons pour prendre de la hauteur, aux États-Unis, c’est un vignoble sur les toits qui produit au cœur de Brooklyn, à New-York. La vigne (cabernet, cabernet sauvignon, merlot, malbec, petit verdot) y est plantée en pots sur une superficie de 1 380 mètres carrés. Au bout de sept années, Rooftop Reds, c’est le nom du vignoble, produit entre 200 et 250 bouteilles de vin rouge par vendange et fait partie de l’association mondiale des vignobles urbains où il côtoie la vigne de Montmartre ou celles de Venise.

Emplettes et chinoiseries

On sait les vignerons australiens bien en peine depuis que la route du marché chinois est barrée par des taxes douanières conséquentes sur fond de brouille diplomatique. Mais les grandes entreprises du secteur ne sont pas restées inactives et ont cherché, au printemps, les moyens de contourner les taxes pour maintenir leur chiffre d’affaires. Comment ? En allant en Chine pour voir s’il ne serait pas possible de contractualiser des apports de raisins chinois pour produire sur place. Et échapper ainsi aux taxes. Selon nos confrères du Sindey Morning Herald, des envoyés spéciaux de Treasury Wine estate et Accolade Wines (deux des plus gros opérateurs mondiaux) ont été vus en train de prospecter dans les vignobles de Quighai et de Ningxai. Sans pour autant que cela aboutisse. Pour cette année au moins.

Coup de frein américain

Selon les projections de Shanken Impact Databank, le marché du vin américain devrait subir une très légère contraction cette année et enregistrer un recul de 0,5 %, une première depuis 1993. La consommation par tête doit aussi reculer cette année pour la neuvième fois en 10 ans. Mais, fait remarquer l’étude, le marché a presque quadruplé en valeur depuis 30 ans quand les volumes ont doublé. Tous les segments du marché ne sont toutefois pas logés à la même enseigne. Les vins à moins de 15 dollars le col reculent de 12,8 % en volume et de 10,8 % en valeur sur les douze derniers mois glissants quand les vins à plus de 15 $ progressent de 2,9 % en volume et 5 % en valeur avec une moyenne établie à 21,62 $ la bouteille.

Et en Chine

Le marché chinois reste lui aussi pour le moins terne avec un recul de 50 % enregistré au 3e trimestre de cette année. Mais en l’absence des Australiens depuis le début de l’année, ce sont les vins espagnols et italiens qui tirent leur épingle du jeu avec une croissance de 62 et 52 %, à partir de volumes assez faibles, depuis le début de l’année. La majeure partie du marché des importations étant abondée par la France, dont les volumes ont progressé de 25 % et le Chili qui affiche un insolent +36 %.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *