La peur de manquer !
Le monde agricole doit en finir avec le dénigrement dont il est victime. Il en va de la sécurité alimentaire de notre pays. Si l’on s’en réfère au nombre de selfies, de godets descendus et de tartines de rillettes ingurgitées lors du Salon de l’agriculture par la quasi-totalité des politiques, la question pourrait, sans délai, relever de la simple formalité.
Entre deux rasades de picton, une portion de Saint Nectaire et un bon cassoulet, les ambassadeurs de nos terroirs et ceux qui veulent préserver l’art d’accommoder l’existence seraient donc, si l’on s’en réfère aux discours ambiants, en mesure d’unir leurs forces pour inverser le cours des choses. Autrement dit cette tendance instrumentalisée par ceux qui usent et abusent d’éléments de langage, de méthodes douteuses et d’images anxiogènes promptes à vous retourner la panse et les idées.
Plus un jour, plus une émission télévisée, plus une “réclame” sans que le discours écologiste ne figure au menu de nos frugales résolutions. À tel point que nos enfants se demandent, quand nous leurs servons un potage, un steak-frites, une ratatouille ou un hachis parmentier préparés avec des produits issus de l’agriculture conventionnelle ou raisonnée, si nous ne sommes pas en train de les empoisonner !
À cela rajoutons les risques que ferait peser la généralisation de pratiques agricoles aléatoires. Pratiques pouvant effectivement faire rêver, qui ne suffiront pourtant pas à nourrir une population mondiale plus que jamais tributaire de volumes alimentaires à garantir. Ce que, manifestement, certaines équations politiquement correctes ne savent toujours pas interpréter.
Cette peur que l’on mesure à l’aune des files d’attentes quand les rayons se vident au supermarché
Un insecte, une maladie, un champignon que ni le soufre, ni la bouillie bordelaise, ni l’épouvantail ne pourront éliminer… Et les récoltes seront perdues. Occurrence qui n’est pourtant pas à exclure et qui nous rendrait immédiatement dépendants de contrées dimensionnées pour usurper, sans délai, nos marchés traditionnels. C’est là que le grain de sable se glisse dans le scenario mitonné aux légumes vapeur et au jus de kiwi par les gentils “coquelicots” du moment et autres environnementalistes qui ne jurent que par le niveau des océans. Car, et le syndrome du coronavirus pourrait suggérer la portée du problème, ce qui sera demain plus important que n’importe quelle gesticulation soit disant vertueuse c’est “la peur de manquer”.
Cette peur que l’on mesure à l’aune des files d’attentes quand les rayons se vident au supermarché. Peu importe alors le modèle de production. Ce qui compte à ce moment-là c’est de pouvoir, osons le verbe qui pour certains est devenu un gros mot : “manger” !
Jean-Paul Pelras
Ça devient catastrophique tous ces ça comportements irresponsables !!! Il faut que ça cesse