Viticulture : après la tempête, le beau temps ? [par Guy Jaubert]

Nous étions, l’an passé, conscients que la récolte 2024 serait dans le meilleur des cas , une petite récolte, mais nous ne l’avions pas imaginée aussi faible. Alors oui, 2025 est une année qui sera difficile pour notre filière viticole, encore plus compliquée que celles que nous avons vécues ces dernières années. Mais au lieu de vous décrire les risques et les conséquences désastreuses que certains d’entre nous ne pourront peut-être pas surmonter, je préfère vous livrer une réflexion de ce que pourrait devenir notre viticulture Roussillonnaise et nos entreprises vigneronnes dans une dizaine d’années.

Nous sommes donc en 2035. Le paysage de notre département a bien évolué. Les parcelles de vignes, moins nombreuses, côtoient de nombreuses parcelles arborées, fleuries ou cultivées. Très peu de terres sont à l’abandon. Vu du ciel, les taches bleues que nous observons correspondent à ces fameuses retenues collinaires que nous avons si longtemps attendues et qui ont permis de développer une irrigation raisonnée tout en renforçant l’efficacité du dispositif de lutte contre les incendies.
La production viticole du Roussillon s’est stabilisée à 300 000 hl, production à 90 % sous signes de qualité AOP ou IGP, et à 90 % certifiée dans une ou plusieurs démarches agro environnementales. Les ventes directes représentent près de 80 % des volumes commercialisés et le prix de vente moyen de la bouteille vient de dépasser les 10 €.
Comme le souligne la rédactrice en chef de l’Agri dans son édito (2035…), bon nombre de nos entreprises ont développé, aux côtés de leur production viticole traditionnelle, de nouvelles activités qui permettent de sécuriser et conforter leurs revenus. L’œnotourisme bien sûr, mais aussi l’agri-voltaïsme, la production d’électricité photovoltaïque sur les toits des bâtiments et sur certaines jachères, ainsi que la mise en culture de friches pour la production d’olives ou de biomasse.

Que penser de cette prospective ? Est-elle utopique ? Est-elle réaliste ? Je vous laisse y réfléchir…
Mais, dans tous les cas, une chose est certaine, c’est d’abord le cap de 2025 qu’il faut passer et c’est dès à présent qu’il faut engager, rapidement et en étroite concertation avec l’État, les collectivités territoriales et les instances interprofessionnelles, une politique d’accompagnement qui va permettre la mise en œuvre des orientations structurelles que nous souhaitons voir se développer pour la survie de nos entreprises vigneronnes et pour l’avenir de la filière viticole et l’économie rurale de notre département.
Et tout ceci en espérant le retour du beau temps, la pluie !

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