Un air de romantisme et de solidarité

Même dans la voiture j’ai une clé USB avec laquelle j’écoute ma musique. Les ondes saoulent, on ne peut plus vous entendre. De ce fait, il semble important de remercier Francis (déjà fait), Jean-Jacques et son acolyte Michael, Alain Chamfort et tous ceux qui font leur métier de chanteur sans nous dire quoi penser, ni quoi faire. Tous les gauchos des “métiers du spectacle” qui nous font la leçon, attirés par la lumière comme des papillons, météorites du star système disparaissant plus vite qu’un feu follet, taisez-vous ; silence. Allez faire de la politique, faites-vous élire et rejoignez les mêmes incapables que vous.
Pauvres artistes stupides, exhibés par des programmateurs sans talent, marionnettes de présidents de sociétés cupides, dégénérescence d’un libéralisme vénal habillé de social-démocratie pour nous faire gober une pilule habillée de paillettes. Ça, il faut aussi le dire.

Merci en revanche à ceux qui nous ont enchantés, fait rêver, danser, siffloter, voire penser et réfléchir. Comme souvent, nos chansons préférées ne sont pas celles qui passent le plus à la radio, quand je pense à  Goldman, j’ai un faible pour “Né en 17…”, réflexion pertinente sur le contexte et le choix, notions inconnues par Julia Piaton, spécialiste des 8e rôles de séries Z qui s’est permise récemment une critique sur Sardou, et dont on peut dire que n’ayant ni son talent, ni son succès, il valait mieux qu’elle se taise.
Il y a tant d’autres airs dont un mot ou une phrase nous accompagne toute notre existence. “Entre gris clair et gris foncé” nous parle des vies qui se laissent programmées si l’on n’y prend garde. Le temps qui passe et ce qu’on laisse ou ce qu’on perd, autant lui que nous, est bien dit dans “Des bouts de moi”. Le romantisme de la rencontre s’entend dans “Confidentiel”, “Nuit”, “Sache que je”, même quand il y a de la séparation dans l’air.
Des retrouvailles improbables s’envisagent dans “Je voudrais vous revoir” et du rêve, des souhaits, des mots d’amour dans “Je ne vous parlerai pas d’elle”. “Des vies” évoque l’inexorable fatalité de notre destin, et “Peur de rien” appartient à ces  blues magnifiques qui nous ont permis de nous extraire du réel !

Rester à sa place

Pour ma part, ce qui m’a le plus intéressé chez cet auteur-compositeur-interprète, c’est sa générosité… Saviez-vous que Jean-Jacques Goldman, enfant, était très seul (on pouvait s’en douter) jusqu’à ce qu’il intègre les Éclaireuses Éclaireurs de France, association laïque du scoutisme français, qu’il a fréquenté pendant dix ans. Et c’est aussi durant cette période qu’il se passionnera pour la guitare, qu’il découvrira au coin du feu chez les Éclaireurs !
Puis, à 14 ans, il entrera dans la chorale de l’église de Montrouge, les “Red Mountain Gospellers”, formation musicale dans laquelle il jouera du tout nouvel orgue numérique acquis par la paroisse. Ses premiers pas dans un studio d’enregistrement se feront en 1966, au sein de ce groupe paroissial constitué de sept membres. Le disque est auto-produit par le père Dufourmantelle, prêtre et directeur de la chorale et vendu à la sortie de la messe. JJG a alors 18 ans, il y jouera de la guitare, de l’harmonica et de l’orgue.

Ainsi, il poursuivra sa carrière tout en apportant son soutien aux œuvres humanitaires et notamment “Les Restos du Cœur” dont il sera un des principaux acteurs avec Coluche. Mais les petites associations ne sont pas en reste, il créera “Les vendanges du Cœur” en compagnie des vignerons d’Ouveillan, petit village audois. 
Les disques réalisés sous le nom collectif “Les enfoirés” vendus à des milliers d’exemplaires, les concerts, permettront à de nombreuses familles d’être aidées par les Restos du Cœur ! Et c’est toujours d’actualité ! 
Avec neuf albums studio à son actif et 156 titres écrits ou composés pour d’autres, peut-être aurait-il de quoi parler… Et pourtant l’immense admiration que l’on peut avoir pour lui tient sûrement au fait qu’il a toujours su rester à sa place.
Et c’est en cela que Jean-Jacques Goldman est un grand homme !

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