Taxes américaines : bienvenue dans l’incertitude
Les promesses de janvier sont devenues les actes d’avril. Le président américain Donald Trump vient d’imposer des droits de douane massifs sur les produits entrant aux États-Unis. Quand l’UE cherche des plans B, les agriculteurs américains font grise mine.
34 % sur les produits chinois, 20 % sur ceux en provenance de l’UE, 46 % pour le Vietnam et pour tout le monde un droit de douane plancher de 10 % sur tous les produits entrant aux États-Unis. Le président américain a mis ses menaces à exécution. Devant la hausse des coûts que cela représente (Ursula von der Leyen parle de 80 Mds€ de droits additionnels pour les exportations européennes) la France et les 27 cherchent des plans B. Le collectif Export et souveraineté alimentaire du CNPA (promotion des produits agricoles) appelle ainsi la France et l’Europe à renforcer l’accès des filières à des marchés alternatifs, notamment les pays de l’Asean (Asie du sud-est).
Dans un communiqué, le Collectif suggère aux pouvoirs publics de simplifier les procédures, d’améliorer la coordination des actions des acteurs publics de l’export, ou encore de rendre plus opérationnels les dispositifs d’accompagnement dans les pays cibles. La Commission européenne a déjà envisagé la diversification, notamment en renforçant les accords commerciaux avec 76 pays partenaires.
Agriculteurs US moins compétitifs ?
Le casse-tête concerne aussi… les agriculteurs et éleveurs américains. Ils réagissent ainsi au projet de l’administration US d’imposer certains frais et restrictions sur les services de transport maritime liés aux opérateurs de navires chinois. Peter Friedmann, DG de l’Agriculture Transportation Coalition (transporteurs agricoles), prévient : « nous savons que ces taxes augmenteront le coût des ventes à l’exportation de produits agricoles américains, ce qui sera suffisant pour nous évincer de nombreux marchés étrangers ».
Le Farm Bureau, principal syndicat agricole américain, évalue entre 372 et 930 M$ les coûts de transport annuels supplémentaires pour les exportateurs de produits agricoles en vrac. « Ces politiques […] auraient pour conséquence inattendue de compromettre sérieusement la capacité des agriculteurs américains à être compétitifs sur les marchés mondiaux ».
Jean Chabod avec Agrafil