Queue de poisson
Quand vous aurez ce numéro entre les mains, le tribunal de commerce de Perpignan aura prononcé la liquidation de l’entreprise qui édite l’Agri. Le titre survivra peut-être, on ne sait, à l’heure où nous bouclons, quelle en sera la destinée. Mais finalement, si l’Agri meurt avant son quatre millième numéro (que j’avais secrètement espéré pouvoir composer), ce n’est pas de n’avoir pas été soutenu. L’Agri meurt au contraire parce qu’il a été trop soutenu et que l’entreprise est restée campée sur un modèle économique désuet depuis une quinzaine d’années (plus peut-être).
Si l’Agri meurt aujourd’hui, c’est donc n’avoir pas changé de modèle quand il était encore temps. De n’avoir embrassé internet pour conquérir le cœur de lecteurs plus jeunes, ceux-là même qui feront l’agriculture demain, le nombre de vues ne sert à rien quand les clics ne font pas rentrer un euro dans les caisses. De n’avoir aussi posé la question de la pertinence d’une publication papier hebdomadaire quand les informations circulent aujourd’hui à la seconde. L’Agri meurt, finalement, d’avoir manqué d’audace.
Depuis janvier 2024, l’équipe de l’Agri a beaucoup travaillé pour rendre l’avenir possible. Je suis fier de ce que nous avons fait. Nous avons changé le journal quasi du tout au tout, remis les agriculteurs d’aujour- d’hui et l’information au centre de la ligne éditoriale. Nous avons ouvert le journal aux problématiques plus générales du monde rural dont l’agriculture n’est plus l’unique moteur. Il nous aura manqué un petit coup de pouce du destin.
Yann Kerveno
j espere que tu a bien payer ta cotisation a la fede tockar