Parce que rien n’est jamais simple 2022 – #35 [par Yann Kerveno]

Peste porcine

6 000 porcs ont été abattus en Russie, conséquence de la découverte d’un foyer de peste porcine dans la région de Kostroma, au Nord-Est de la capitale russe, Moscou. Le foyer a été détecté dans un élevage qui produit 75 000 porcs par an. Plus de 80 cas de peste porcine africaine ont été recensés dans le pays depuis le début de l’année, la moitié sur des sangliers et l’autre sur des porcs élevés dans des jardins et non dans des élevages, mais c’est la première fois qu’un élevage commercial est touché. En Europe de l’Ouest la situation reste préoccupante, 12 pays sont concernés et le nombre de cas recensés sur des porcs d’élevage approche les 300 depuis le début de l’année, quand le nombre de cas sur sangliers approche les 5 000 en concernant 14 pays.

Palmarès

Avec, dans l’ordre des pays touchés, la Pologne, l’Allemagne, la Lettonie, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie. En 2021, l’Europe avait compté plus de 12 000 cas sur sangliers et près de 1 900 sur porcs domestiques. Ailleurs dans le monde, la peste porcine coûtera cette année 35 % de sa production à la Thaïlande. Le continent américain dans son ensemble échappe, pour l’instant, à la contamination.

Des mines sur 4 millions d’hectares

Ce n’est pas parce que les prix baissent que la situation en Ukraine doit cesser d’inquiéter estime la FAO. L’indice des prix de l’agence de l’ONU, qui a reculé depuis quatre mois, a enregistré une véritable chute en juillet avec le recul du prix des huiles et des céréales. Recul attribué par la FAO à la reprise des exportations de produits agricoles au départ d’Ukraine et au début de la moisson en Europe. La FAO souligne que ce n’est pas tant le poids de l’Ukraine sur le marché mondial qui pèse que la dépendance de certains pays au maïs et au blé ukrainien, rapportent nos confrères d’Euractiv. Avec quatre millions d’hectares farcis de mines, la récolte ukrainienne de maïs est attendue en repli sensible quand la sécheresse va amputer sérieusement les rendements en Europe de l’Ouest et aux États-Unis, elle pourrait être en repli de 16 % à l’échelle de la planète cette année.

La clé des engrais

La clé de l’automne et des récoltes 2023 en Europe et aux États-Unis, ce sera le prix du gaz qui sert à fabriquer les engrais. Selon l’Université de l’Illinois, le coût de production du maïs pourrait augmenter de 9 % et celui du soja de 6 % au cours de la prochaine campagne. C’est en effet cet automne que le secteur agricole prendra la pleine mesure des augmentations, à l’heure de remplir les cuves de fuel et d’engrais. Le prix des céréales couvrira les surcoûts sans trop rogner la marge, mais pour les autres productions aux cours moins élevés ?

Alternatives

La situation n’est guère plus réjouissante en Europe où l’on cherche des alternatives aux approvisionnements en ammoniac, potasse et phosphate, qui proviennent pour un tiers de Russie. Au total, 60 % des engrais importés par l’Europe proviennent de Russie et de Biélorussie. Le Maroc est en bonne position pour les phosphates, le pays pourrait augmenter sa production de 50 % d’ici à quatre ans. Pour l’ammoniac, l’Europe pourrait se tourner vers le Canada ou l’Algérie.

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