Pâques 2025 : une année comme les autres pour le chocolat ?

Malgré des augmentations tarifaires du cacao et un contexte de consommation plutôt moribond, les inconditionnels d’œufs et de poules en chocolat semblent, cette année encore, être au rendez-vous.

Publiés le 7 avril dernier par l’Union française des consommateurs (UFC-Que Choisir), les tarifs du cacao marquent une nette augmentation (+ 14% en un an). Ces hausses tarifaires, combinées à un contexte économique morose, éloignent-elles les consommateurs des œufs et autres poules en chocolat ? l’Agri est parti à la rencontre de plusieurs artisans chocolatiers catalans pour le savoir.

Tendances positives

En dépit de ces hausses de prix, les artisans chocolatiers catalans bénéficient d’une clientèle solide et fidélisée, comme l’explique Sophie Bru, chez Parfum Chocolat à Perpignan : « Les chiffres sont légèrement meilleurs que ceux de l’année dernière, on saurait pas dire pourquoi pour l’instant, mais cette Pâques 2025 commence très bien ! »
Même son de cloche à la boutique de chocolat Yves Thuriès : « Pour le moment, c’est une bonne saison ! Après, il faut que la tendance se maintienne » explique Monique Jeko, vendeuse, avant de poursuivre : « 2025 reste bien meilleure que 2024, qui a été une année sur la moyenne basse. » Du côté de la boutique De Neuville, Mireille Ginard, nuance : « On a un très démarrage de Pâques, mais ça a été très compliqué sur la période hivernale. Il y avait peu de touristes, sans compter les travaux qui ont pu, peut-être, éloigner quelques clients du centre-ville » et poursuit : « nos habitués viennent toujours ! »

Une tradition bien ancrée

Malgré la flambée du cacao, les chocolatiers catalans n’ont pas vu de baisse réelle de la fréquentation de leurs étals, comme le souligne Mireille Ginard : « Les clients achètent des quantités moindres, mais sont toujours aussi nombreux et font bien fonctionner le bouche à oreille. On a le sentiment que les gens sont très attachés aux festivités de pâques. »
La hausse des prix du cacao semble surtout avoir causé une migration de la clientèle vers les artisans, quittant au passage le rayon chocolat des supermarchés. Comportement constaté chez Yves Thuriès, ou Monique Jeko observe que « les clients me disent de plus en plus souvent : “quand on regarde le prix au kilo au supermarché – surtout si c’est pour acheter que du sucre, autant se diriger vers les artisans !” »

Samy Celik

Et l’agneau de Pâques ?

Depuis fin 2024, les prix de la viande d’agneau en France sont historiquement élevés. En décembre, ils ont atteint 10,5 €/kg de carcasse, avant de légèrement baisser en janvier 2025 (10,3 €/kg), tout en restant 17,9 % au-dessus de 2024. En mars, les prix sont repartis à la hausse (10,08 €/kg) avec Pâques approchant, pour atteindre 9,50 €/kg en avril, soit + 1,08 €/kg par rapport à 2023. Cette flambée s’explique par une baisse de l’offre (abattages en recul de 10 % en janvier), la fièvre catarrhale ovine qui a touché les élevages fin 2024, et une forte demande liée aux fêtes de Pâques et de l’Aïd.

Ni la FCO, ni l’inflation n’auront stoppé les amateurs d’agneau de Pâques. (Photo : Tjena – Pixabay)

Chez la boucherie Juhera, à Saint-Estève, les clients sont tout de même au rendez-vous : « on a les mêmes habitudes de consommation, toujours les mêmes jours. Les tarifs ont évidemment augmenté, mais de notre côté on a vu aucune variation dans les ventes ! » À la Maison Paré, les nouvelles semblent toutes aussi bonnes : « c’est une bonne année ! les clients viennent toujours, et on a pas vraiment de modification d’habitudes… C’est un poste de dépense que les gens ont conservé. » se félicite Nathalie Hanon, chargée de communication de la maison.
Malgré un contexte tendu sur les marchés, la consommation d’agneau semble donc rester stable en boutique. Un signe que, pour beaucoup, cette viande garde une place privilégiée dans les habitudes alimentaires, même en période d’inflation.

Samy Celik

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