Marie Munos, souffleuse de bijoux

La boutique l’Effet Verre a pris ses quartiers, voilà 13 ans, dans l’une des capitales des arts verriers : Palau-Del-Vidre. Sa créatrice, Marie Munos, ne se destinait pourtant pas à une carrière dans le travail du verre.

Dans une myriade de perles, de fleurs, de parures et de boucles d’oreilles de toutes les couleurs, Marie s’active. Elle enclenche le petit petits concentrateurs d’oxygène médical qui vient alimenter son chalumeau, visse ses lunettes à verre polarisé sur son nez et cherche parmi des centaines de barrettes de verre colorées pour trouver la combinaison de teintes idéales. Elle allume le chalumeau et raconte son histoire…

Souffler le verre, transmettre la passion

« Moi, à la base, j’étais partie à Toulouse pour des études de physique chimie en DEUG, mais bon… J’ai surtout voyagé ! » se souvient Marie, originaire des P.-O., qui confesse tout-de-même : « je revenais de temps en temps dans la région, notamment pour faire les saisons ».
Et puis, de fil en aiguille, elle rencontre en 2006 son compagnon de l’époque, Lionel Mugnani, qui travaille le verre par des techniques de fusing et thermoformage. En découvrant cet art et ces procédés, c’est une véritable révélation : « à ce moment-là, ça a presque été un coup de foudre, j’avais déjà les perles dans ma tête ! »

Quelques années plus tard, en novembre 2010, elle décide de se lancer. Elle commence par un stage d’initiation auprès de l’artiste Mido Verdier, à l’atelier Au fil de l’eau, près de Montpellier. Rapidement, elle installe son premier atelier dans une vieille caravane, au fond de son jardin, à Argelès. C’est le début de milliers d’heures passées derrière le chalumeau, à expérimenter, créer, apprendre. Après plusieurs mois de formation, elle ouvre son atelier-boutique à Palau-del-Vidre en avril 2012. En parallèle, elle continue de se perfectionner, notamment à Murano, à l’école du verre Abate Zanetti, auprès de Davide Penso. Elle poursuit ses perfectionnements en France auprès de plusieurs Meilleurs ouvriers de France, puis retourne en 2016 à Murano pour apprendre le soufflage de perles à la canne, pratique qu’elle utilise désormais au quotidien.

En 2020, elle décide de commencer à donner des formations et des ateliers : « au départ je faisais des stages d’initiation pour des gens qui voulaient se former à la journée pour vraiment démarrer une pratique, mais, aujourd’hui, j’ai ouvert un peu plus sur des profils de personnes qui veulent faire une expérience plus ludique. Les gens sont très heureux de pouvoir créer eux-mêmes et repartir en fin de journée avec un objet sur lequel ils ont travaillé de A à Z ». Elle conclut « c’était très important pour moi parce que j’adore mon métier ! J’adore le partager et transmettre ma passion ».

Samy Celik