Ludovic Roux : “un vrai et juste partage de la valeur ajoutée” [par Yann Kerveno]

L’effervescence de la vendange à peine retombée, la Coopération viticole régionale a tenu à faire un premier bilan.

Du côté des volumes, la tendance qui prévoyait une bonne année se confirme. Les dernières prévisions tablent, pour l’ancienne région Languedoc-Roussillon, sur une vendange de 12,5 à 13 millions d’hectolitres. Sur l’ensemble de la région Occitanie, elle doit approcher les 15 millions d’hectolitres. Le gel et la sécheresse ont encore frappé dans l’ancienne région Midi-Pyrénées. “On doit être heureux d’avoir une récolte normale” se réjouissait Ludovic Roux, président de la Coopération viticole régionale, même si les nuages sont loin d’être exempts du tableau.
Le premier de ces nuages, c’est la baisse de la consommation en France, qui s’accentue d’année en année, en particulier en grande distribution. L’embellie apportée sur ce plan-là par le confinement ne s’est pas confirmée, loin de là. Pour autant, pas question de désespérer Billancourt. “La production mondiale est globalement stable et nos exportations de vins français progressent fortement” ajoutait le vigneron de Talairan. Selon les chiffres de l’OIV, elles ont atteint 14,6 millions d’hectolitres en 2021 (+ 0,3 million d’hectos par rapport à 2019, année pré-Covid) et généré un chiffre d’affaires de 11,7 milliards d’euros (+ 1,9 milliard par rapport à 2019). Il faut profiter de ce dynamisme pour gommer les difficultés que nous rencontrons sur le marché français, résumait-il ensuite sommairement.

Une opportunité

“Pour la campagne qui commence, nous avons un disponible classique par rapport à ce que nous connaissons de ces cinq dernières années, hors Covid, en dépit de la bonne vendange de cette année, inutile donc de noircir le tableau. Il faut voir cette belle récolte comme l’opportunité d’amortir un peu la hausse des charges et la nécessité de relancer certains marchés d’entrée de gamme. Mais je suis sûr que cette région est capable d’aller regagner la commercialisation d’un million d’hectolitres.”

Les problèmes sont pourtant patents sur certaines catégories, les rouges en particulier ou les reculs sont parfois importants. “Les blancs, il n’y en a pas assez ; les rosés, nous avions demandé que ne soient produits que les volumes que les entreprises étaient capables de vendre, il semble que cela a été respecté.” Et les prix ? Ils sont stables pour l’instant, “ce qui représente un effort très important de la production quand les charges des producteurs ont progressé de 300 à 1 000 euros par hectare et celles de caves de 20 %, soit 3 à 5 € par hectolitre. Compte tenu du contexte, il est impensable de reporter au consommateur les 15 ou 20 % d’augmentation qui absorberait ces hausses, il faut donc qu’il y ait un vrai et juste partage de la valeur ajoutée.” Clin d’œil appuyé au négoce invité à mouiller le maillot des bénéfices avec la production.

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