Lettre à Sandrine Rousseau à propos d’une entrecôte
Madame,
lors des Journées d’été des écologistes qui se sont tenues récemment à Grenoble, vous avez déclaré dans une phrase reprise sur Twitter par Eva Moulinier, journaliste au Dauphiné libéré : « Il faut changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus signe de virilité. »
Et bien, voyez-vous Madame la députée que presque personne ne connaissait voilà un peu plus d’une année, si votre déclaration est en tous points semblable par son absurdité à vos précédentes saillies, elle mérite toutefois que l’on y prête quelque intérêt. Car vous venez de stigmatiser à la fois le mâle cuistancier, le gourmet dominant, le gourmand bien équipé et, par ricochet, celles et ceux qui apprécient, qu’elle soit saignante ou à point, la viande dûment grillée.
Cette maladresse qui consiste à désigner une catégorie sociale, en l’occurrence l’homme viril mangeur de viande, dessert votre lutte. Celle qui, inspirée du Wokisme étasunien, désavoue toute forme de discrimination. Assimiler le fait de manger une entrecôte à un signe de puissance peut en effet être perçu comme très réducteur par l’homme enceint qui figure depuis quelques jours sur les affiches promotionnelles du Planning familial et, de surcroît, par la femme à barbe également présente à ses cotés sur ce visuel manifestement destiné aux personnes transgenre.
Comment pensez-vous que le gaucho (cavalier argentin…) efféminé ou l’aguichante musquette dépoitraillée goûteront, dans les circonvolutions appétissantes de leurs libidos respectives, votre psychanalyse carnée, votre réflexion orientée ? Car, autour de nous, qu’il soit embrocheur ou embroché, chacun, du moins jusqu’ici, est libre d’accommoder la viande comme il lui plait. Ce qui ne fait pas pourtant de ces adeptes d’Apicius des coquins de la casserole qui ne pensent qu’à équeuter, farcir, déglacer, dégorger et sauter le steward ou la souris en arborant les pralines du samedi soir, en ne jurant que par « l’eau de vit ». Allons Madame Rousseau, ne voyez pas le mâle partout, car déconstruit ou pas, il sommeille peut-être dans chacun(e) d’entre nous qui ne passons pas forcement nos vies à disserter devant les volutes dominicales du « barbequiou ».
Cette propension à éloigner les dames de la plancha n’est pas digne de votre combat. Car elles méritent elles aussi leur morceau de gibier et le plaisir que procure le fumet d’une chair délicieusement persillée. Vous dire enfin, Sandrine Rousseau, qu’il n’y a pas de domination dans nos assiettes. Si ce n’est peut être en apostille des recettes, loin, bien loin de vos obsessions, au moment d’acquitter l’addition.
Jean-Paul Pelras
J’ai bien aimé vos commentaires . Ce monde d’aujourd’hui me fait bien sourire moi qui a 85 ans ‘qui a traversée ce monde ‘je d’iris déphasé que d’erreurs pour tout ‘planète ‘respect de le notre terre de nos forêts ‘de notre eau .etc etc