Lettre à Hugo Clément, Yannick Noah, Marion Cotillard, Cyril Dion, “experts” en agroforesterie ! [par Jean-Paul Pelras]
Mesdames messieurs,
à l’heure où je rédige ce modeste propos (lundi 7-11) vous vous apprêtez à “paraître” sur une chaine publique financée par notre redevance dans une émission intitulée “Aux arbres citoyens !”. Et ce, tant qu’à calibrer les débats, en partenariat avec l’ONG France nature environnement. Le site “France TV et vous” nous renseigne sur cet événement : “Forêts en feu, rivières asséchées, cultures en berne, records de chaleur explosés… L’été 2022 aura été le témoin d’une urgence climatique et écologique grandissante…” Et la “réclame” de préciser : “En association avec France nature environnement, Aux arbres citoyens ! permettra à chacun d’agir, de choisir, de soutenir différents projets évalués par des experts, en répondant à des appels aux dons.”
Il va sans dire que Marion Cotillard et Yannick Noah sont logiquement désignés pour en appeler à notre générosité. Et ce même si, bien entendu, les émoluments respectifs de l’actrice égérie de Chanel et ceux du tennisman-artiste de variétés égérie de Bourjois, de surcroit récemment autoproclamé “chef” d’un village sénégalais, n’ont rien à voir avec ceux d’un simple “boscatier”.
Arrivent ensuite, en bonne place, les écologistes Hugo Clément et Cyril Dion, toujours prompts à nous faire culpabiliser dès qu’il s’agit de défendre la planète depuis Lutèce et quelques studios climatisés. Mais aussi depuis ces réseaux sociaux où le second compte quelques 75 500 abonnés et le premier plus de 688 000. Vous serez donc peu impressionnés, l’un et l’autre, par cette insignifiante missive adressée à quelques influenceurs incontournables par un écrivaillon de campagne qui totalise péniblement 3 000 followers. Parmi lesquels, toutefois, quelques agriculteurs, de facto bucherons dès qu’il s’agit de débarder et d’ouvrir ces sentiers où les écologistes aiment se ressourcer, de “faire de la feuille” pour les bêtes quand il faut émonder les frênes à la fin de l’été ou, tout simplement, de démarrer les tronçonneuses pour pouvoir se chauffer.
Se chauffer, en l’occurrence loin de Paris et de ces destinations exotiques où le vedettariat ne s’embarrasse ni de la sobriété énergétique, ni de la dictature du thermostat. Oui, se chauffer, là, dans ces campagnes où nous avons de moins en moins l’embarras du choix depuis que les écologistes Hulot, Voynet, Duflot, Mamère ont tout fait, moyennant quelques places dans les ministères, pour que soit sacrifié le nucléaire, mais aussi, depuis que Pompili et Wargon ont condamné le fioul et le gaz en interdisant à 4 millions de ménages de remplacer leurs chaudières.
Résultat des courses, que nous reste-t-il pour nous chauffer, là où nous n’avons pas toujours les moyens d’isoler et de payer au prix fort notre facture d’électricité ? Et bien, le bois messieurs, dames ! Ce bois que nous entretenons entre guérets et layons, que nous écoutons craquer comme des bancs d’église dans l’éther des lointains quand, au petit matin, 10 petits degrés courent au-dessous de zéro. Ce bois, ces forêts que vous dites menacées pour faire de l’audimat et effrayer ceux qui, jour après jour, n’osent plus rien faire par peur d’être, au nom de l’écologie punitive, stigmatisés et menacés. Cette forêt française qui est pourtant passée de 8,5 millions d’hectares en 1850 à 16,8 millions en 2019 retrouvant, comme l’indique la filière bois, le niveau approximatif des forêts du Moyen Âge. Cette forêt française qui représente désormais “près de 31 % du territoire métropolitain et continue de s’accroître par expansion naturelle à un rythme moyen de 85 000 hectares par an depuis 1985, ce qui correspond à l’équivalent de trois forêts de Fontainebleau ou à plus de 100 000 terrains de foot chaque année…”
Une forêt, rassurez-vous, qui continuera de progresser sur ces arpents où l’agriculture, soumise aux dogmes environnementaux, sera contrainte d’abdiquer là où les productions importées viennent usurper nos marchés. Autant de précisions volontairement occultées par les idéalistes, activistes, écologistes et autres zadistes du moment, occupés à construire des cabanes dans les arbres pour surveiller les forestiers et les paysans. Pour opposer, et vous êtes les promoteurs de cette lamentable curée, les gentils aux méchants.
Jean-Paul Pelras
Bonsoir, j’aime vos chroniques et je déteste les écolos bobos, qui critiquent les paysans et ont la prétention de leurs donner des conseils ignorants tout de l’agriculture, fils, petit-fils, frère, oncle et cousin d’agriculteurs dans le bocage virons je connais bien ce milieu, ces gens courageux et respectueux de l’environnement. Ces vedettes grassement payées, bourrées d’apriori et de certitudes infondées m’insuppprtent.
Continuer à rédiger vos articles, ils sauvent l’honneur des journalistes dont beaucoup méconnaissent le monde paysan…
Je n’ai pas remarqué de critiques acerbes concernant les agriculteurs, par contre quelques remarques sur les chasseurs qui ont dû apprécié!
Il aurait été pourtant facile de dire que la forêt linéaire est bien malmenée par l’agriculture qui détruit encore aujourd’hui plus de 11000 kms de haies chaque année tandis que seulement 7000kms sont replantées.Presque 2 arbres supprimés pour un planté! Même Noha et Cotillard nos deux ignares de service ne le savent sans doutes pas tellement il y a de communication sur le sujet en voulant faire croire le contraire.
Se satisfaire du fait que la forêt augmente en superficie ne doit pas faire oublier que sa résilience face au changement climatique à des limites et qu’elle pourrait très bien disparaître en très peu d’année.L’année 2022 va être riche d’enseignements et de constater encore aujourd’hui même des chênes verts de 25 ans et de 15 m de haut morts lié à la sécheresse n’inspire pas confiance.
Le plus inquiétant c’est l’audimat pour cette émission malgré la pub , à savoir que seul 8pour cent des spectateurs ce sont intéressé à nos forêts ce soir là!
Bonjour, je suis parfois d’accord avec vos propos.
Il est vrai que ces riches célebrités ne sont pas crédibles pour nous dire ce qu’on a à faire. Mais qui peut avoir accès aux médias pour diffuser des informations? La plupart du temps: eux seuls…
Cependant n’allez pas trop vite dans vos propos: Certes nous avons retrouvé le même nombre d’hectares de forets qu’au moyen age, Mais ce qui est critiqué notamment dans le documentaire d’Hugo Clément “Sur le front – Menace sur nos forêts”, c’est la façon dont on coupe les forets (les coupes rases sans distinction de l’état ou de l’espece de l’arbre sont une folie! Les terrains se retrouvent à nu et détruits, etc. Egalement, La plantation d’arbres d’une seule espèce, non endémique, sur des dizaines/centaines d’hectares ont des resultats dramatiques!) Il faut changer tout cela.
Avez vous bien regardé ce documentaire? (disponible en replay sur francetv) Il ne critique pas du tout les agriculteurs ou les bucherons mais les décideurs et les grandes firmes qui profitent de la manne financière du contexte “bois energie” pour s’enrichir et profitent d’une législation très vague et du manque de controle.
Vous avez tout a fait raison pour ce qui est des “verts” et du nucléaire etc.
Bonne continuation
c’est certain que Noah et Cotillard ont une connaissance pointue des problèmes forestiers !!!!
Je comprends tout à fait votre colère face à ces personnes très privilégiées, c’est effectivement écœurant. Mais continuer à se taper les uns sur les autres ne fera absolument rien avancer… Cette binarité, qui consiste à penser qu’il y a d’un côté les gentils et d’un autre les méchants, est pathétique, elle gèle toute action, empêche l’altérité et le respect de l’autre.
Bonjour, beaucoup de polémique autour de cette émission, vue par certains comme une opportunité pédagogique et par d’autres comme de la pure et scandaleuse démagogie ( je fais référence aux porteurs de messages). Je me sens en phase avec le commentaire de Cassandre : il y a de la biodiversite dans le profil des franciliens !! Allez courage, l’ere est amorcée où le travail et la compétence de nos agriculteurs français seront non seulement connus, mais reconnus. C’est une fille, petite-fille, etc, de paysans qui vous parle. En attendant, je salue votre joli brin de plume.