Les vins de femmes reviennent pour la 6e fois en mars
En cinq éditions, l’association Vins de Femmes s’est ancrée dans le paysage des Pyrénées-Orientales. En faisant œuvre de charité, mais pas seulement. Histoire.
IL fallait être au château de L’Ou, il y a cinq ans, quelques heures avant le confinement, pour se laisser surprendre. Plus de 800 personnes avaient répondu ce jour-là, début mars, à l’appel d’un collectif de 12 vigneronnes des Pyrénées-Orientales pour une dégustation vente d’un nouveau genre. « Au départ, l’idée c’était de réunir des femmes vigneronnes venues de chaque terroir du vignoble du département pour faire découvrir et vendre nos vins au profit d’une association caritative. Comme nous étions toutes concernées par les problématiques liées au cancer, notre dévolu s’était alors porté sur une association œuvrant dans ce domaine, Cancer Support France » explique Réjane Sanac, porte-parole de l’association. Difficile de rêver meilleur début ! Depuis, l’association qui n’organise qu’une seule manifestation par an, remet le couvert au début du mois de mars. Avec un principe éprouvé.
20 000 euros
« Les participants peuvent venir déguster et acheter nos vins, se restaurer sur place. Ils peuvent même acquérir des cartons panachés, comme nous sommes douze vigneronnes, nous proposons deux cartons de six avec une bouteille de chaque domaine. Et 20 % des produits de la vente de la journée sont reversés à une association. » Les petits ruisseaux conduisant aux grandes rivières, ce sont plus de 20 000 euros qui ont été récoltés en cinq éditions et reversés à cinq associations, des Blouses roses à Joa Joe l’an passé, en passant par RubieS, association qui œuvre pour de développement de la pratique du rugby sport santé, après un cancer ou en prévention. « Chaque année ce sont entre 500 et 600 personnes qui prennent part à notre journée » se réjouit encore Réjane Sanac. Mais l’association a aussi produit des effets qui n’étaient pas forcément attendus, imaginés au départ…
Tisser des liens
« Cela nous a amenées à nous rencontrer, à nous connaître, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Nous avons tissé des liens entre nous. On se croisait certes sur les salons ou dans les réunions, on se connaissait de vue. Cette dynamique nouvelle a fédéré notre groupe et aujourd’hui, grâce à ce projet nous sommes en mesure de nous entraider, de faire des choses ensemble, de nous passer des tuyaux, des informations comme d’aller faire des salons ensemble… »
En attendant, la prochaine édition se déroulera le 8 mars, au domaine Piquemal à Espira-de-l’Agly. L’association retenue pour cette année s’appelle La Maraude, un collectif d’entraide perpignanais qui fédère des bénévoles pour collecter de la nourriture, cuisiner et distribuer des repas chaque lundi aux personnes qui en ont besoin.
Yann Kerveno